Quels traitements naturels pour se débarrasser des pucerons ?
Curieuse et passionnée, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Je les utilise dans mon métier de rédactrice web pour vous fournir des informations de qualité. Jardinage, conseils nutritionnels (j’ai une formation de diététicienne) et voyages sont mes domaines de prédilection. Et quand je n’écris pas, je prends des photos et m’occupe de mes chiens !
- 30 Jan 2023, 09:10
Les pucerons sont des insectes piqueurs-suceurs qui apprécient la sève des végétaux. Ils s’installent sur les feuilles et les tiges et produisent du miellat qui colle les feuilles. Elles s’enroulent, se recouvrent de fumagine et la plante s’affaiblit. Sans traitement, les plantes les plus faibles (et notamment les jeunes pousses) finissent par mourir. C’est surtout au printemps et au début de l’été qu’il faudra traiter les végétaux pour se débarrasser des pucerons.
Sommaire
Les différents types de pucerons
Il existe plusieurs centaines d’espèces de pucerons. Tous ne mesurent pas plus de 5 mm. Ils vivent en général en colonies sur les feuilles et les tiges de nombreuses plantes.
À la fin de l’automne, les insectes pondent leurs œufs dans le sol ou dans les feuilles. Ces derniers y passeront l’hiver. Au printemps, les œufs éclosent et donnent naissance à des pucerons femelles uniquement. Elles se reproduisent sans avoir besoin d’un mâle (on parle de parthénogenèse). Quelques individus ailés iront coloniser d’autres plantes. Des mâles vont également naître et féconderont les femelles en automne pour qu’elles pondent des œufs. Ainsi, le cycle recommence !
Quelques espèces de pucerons :
- Le puceron vert (Myzus persica) : les premiers individus s’installent sur les arbres fruitiers du genre Prunus. Les suivants se délectent des plantes potagères. Tomates, pommes de terre, carottes, melon… ils les aiment toutes !
- Le puceron vert du rosier (Macrosiphum rosae) : on ne le trouve que sur ces arbustes. Il apprécie particulièrement les jeunes pousses et les boutons floraux. Les jeunes plantes pourront y être sensibles.
- Les pucerons noirs : le puceron noir du cerisier (Myzus cerasi) produit beaucoup de miellat. Ses piqûres nuisent vraiment aux feuilles et la fumagine apparaît rapidement. Le puceron noir de la fève (Aphis fabae) s’installe d’abord sur des arbustes comme le fusain avant de migrer dans le potager ou sur des plantes ornementales comme les capucines et les dahlias.
- Les pucerons cendrés : de couleur gris-brun, on le reconnaît grâce à la poudre qui le recouvre. Il existe une espèce qui ne s’intéresse qu’aux choux (le puceron cendré du chou ou Brevicoryne brassicae) et d’autres qui s’intéressent à plusieurs plantes comme le pommier, le plantain ou encore le chou et le cerfeuil (Dysaphis plantaginea). Ils sécrètent beaucoup de miellat et attirent la fumagine.
- Le puceron lanigère : couvert d’une cire blanchâtre, ce puceron se reconnaît facilement. Il peut toutefois être confondu avec une cochenille. Certains sont présents sur les racines et détruisent des cultures potagères (notamment les salades). D’autres préfèrent les pommiers et peuvent affaiblir rapidement les jeunes arbres.
- Le puceron jaune (Cryptomyzus ribis) : reconnaissable à sa couleur, il est rarement dangereux pour les végétaux, mais il est toxique pour la majorité des insectes auxiliaires. On le trouve souvent sur le laurier rose.
- Le puceron des racines (Pemphigus bursarius) apparaît par temps chaud, ensoleillé et orageux, à proximité des peupliers. Son hôte principal est le peuplier noir, mais il s’attaque ensuite aux artichauts, salades, carottes, haricots et plantes ornementales.
- Le puceron farineux (Hyalopterus pruni) : vert clair, il est recouvert d’une poudre blanche. Il apprécie les arbres qui ont reçu un fort apport de matière organique et se développent rapidement.
Pourquoi lutter contre les pucerons ?
Les pucerons s’installent sur les plantes du printemps à l’automne. Ils prennent place sur des plantes adultes ou des jeunes pousses, dans des jardins qui manquent de prédateurs (coccinelles, guêpes, syrphes…). En piquant les plantes pour sucer la sève, ils affaiblissent de nombreux végétaux.
Par ailleurs, les pucerons produisent du miellat, une substance collante dont les fourmis raffolent. Certaines d’entre elles n’hésitent d’ailleurs pas à élever les pucerons pour bénéficier de ce nectar. Elles les rentrent dans leur fourmilière pour les protéger et les sortent sur les feuilles pour récolter le miellat. Elles les protègent également des attaques de prédateurs. Toutefois, ce miellat attire aussi un micro organisme semblable à un champignon responsable de la fumagine. Cette maladie se caractérise par un duvet noir qui recouvre les feuilles. Sans accès à la lumière, la photosynthèse n’est plus possible et la plante dépérit. Enfin, en piquant les plantes, les pucerons peuvent transmettre des virus responsables de maladies.
Les plantes les plus touchées sont bien sûr les rosiers, mais aussi les tilleuls, épicéas ainsi que de nombreux arbres fruitiers (poirier, pêcher, cerisier) et plantes potagères.
Comment reconnaître une attaque de pucerons ?
Plusieurs signes doivent vous alerter sur la présence de pucerons :
- Tout d’abord, vous pouvez observer directement la présence de ces colonies d’insectes.
- La croissance des jeunes plantes atteintes est fortement ralentie.
- Le feuillage se déforme, dessèche et tombe.
- Des boursouflures et craquelures apparaissent sur l’écorce.
- Une substance noire et collante, la fumagine, apparaît sur les feuilles.
- La production de fruits ralentit, voire s’arrête.
- Vous pouvez également poser des pièges jaunes (la couleur les attire) dès le printemps, à proximité des plantes sensibles. Vous observerez alors rapidement si des pucerons sont présents.
Quelles sont les méthodes préventives pour éviter leur installation ?
Un lâcher de coccinelles, et surtout de leurs larves très voraces, est un bon moyen de lutte préventive dès le printemps. Une seule larve peut engloutir 800 pucerons en 2 à 3 semaines. Les chrysopes sont également friands de pucerons. Leurs larves s’achètent en jardineries. Des hôtels à insectes, des abris et des plantes couvre-sol permettent aux auxiliaires de s’installer durablement dans votre jardin. Des nichoirs, quant à eux, permettent aux oiseaux d’élire domicile chez vous. Les mésanges, par exemple, se nourrissent de pucerons.
Des plantes répulsives empêcheront l’installation de ces insectes ravageurs. Les œillets d’Inde, la menthe, l’absinthe et la lavande les font fuir. Vous pouvez aussi installer des plantes qui les attireront à distance des végétaux à protéger. Les pucerons raffolent, par exemple, des capucines. Enfin, la phacélie et la bourrache attirent les syrphes, prédateurs des pucerons.
Lutter contre les fourmis est par ailleurs important puisqu’elles peuvent attirer les pucerons. Le marc de café est un bon répulsif contre les fourmis. En cas d’invasion de fourmis dans la maison, retrouvez 10 astuces pour les stopper.
Ayez la main légère sur les engrais azotés. En effet, une plante trop vigoureuse, dont la sève contient trop d’azote, attire irrémédiablement les pucerons.
Si vous avez subi une forte attaque de ravageurs, vous pouvez badigeonner de chaux les bases des arbres et les branches charpentières dès l’hiver. Vous détruirez ainsi les œufs et larves des insectes installés sur vos végétaux. Voilà un moyen naturel de se débarrasser des pucerons sans abimer vos plantes.
Comment lutter contre les pucerons ?
En début d’attaque, s’il n’y a que quelques insectes, enlevez-les à la main. Lorsque de grandes colonies sont installées, utilisez un jet d’eau pour disperser et noyer les insectes présents sur les arbres et arbustes. C’est une méthode plutôt simple pour se débarrasser des pucerons naturellement.
Utilisez également des méthodes de lutte contre les fourmis pour les empêcher de déployer leurs colonies de pucerons. Un anneau de glu est parfaitement efficace. Le point négatif est que ces anneaux piègent aussi les insectes auxiliaires. Il ne faut donc pas en abuser et ne les disposer que durant la période à risque (d’avril à juin).
Lorsque les pucerons sont installés, vous pouvez procéder à différents traitements :
- Mélangez et pulvérisez 15 à 30 grammes de savon noir et 1 cuillère à soupe d’huile végétale dans 1 litre d’eau. Attention, le savon noir n’est pas sélectif et sera nocif pour les insectes auxiliaires.
- Le purin d’orties ou de fougères peut être acheté en jardinerie ou fait maison. Pour le réaliser vous-même, mélangez 1 kg d’orties dans 20 litres d’eau. Laissez macérer pendant une à deux semaines en remuant un jour sur deux. Filtrez et pulvérisez sur vos plantations pour repousser les pucerons.
- Le purin de rhubarbe est à faire dès le mois d’avril. Pour un résultat rapide, plongez 1 à 1,5 kg de feuilles de rhubarbe dans 10 litres d’eau bouillante. Laissez macérer 24 heures avant de pulvériser le mélange. Il se conserve plusieurs semaines, voire plusieurs mois, au frais et à l’abri de la lumière.
- Une décoction d’ail fera fuir les pucerons. Faites bouillir 5 gousses d’ail dans 1 litre d’eau. Laissez réduire sur feu doux puis filtrez.
- Un macérat de tabac brun (100 grammes dans 1 litre d’eau) est aussi efficace. Filtrez et vaporisez sur les plantes touchées.
- En dernier recours, utilisez un insecticide à base de pyrèthre végétal. Attention, cet insecticide n’est pas spécifique et tuera aussi les auxiliaires du jardin, et notamment les coccinelles.
Pour finir, sachez que les pucerons n’entraînent pas systématiquement la mort de vos végétaux. Une surveillance est nécessaire, mais si le jardin est biologiquement équilibré (présence de prédateurs, plantes répulsives, plantes attractives à l’écart…) vous n’aurez rien à faire pour vous débarrasser des pucerons.
Curieuse et passionnée, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Je les utilise dans mon métier de rédactrice web pour vous fournir des informations de qualité. Jardinage, conseils nutritionnels (j’ai une formation de diététicienne) et voyages sont mes domaines de prédilection. Et quand je n’écris pas, je prends des photos et m’occupe de mes chiens !