Culture du raifort : plantation et récolte au potager

Le raifort est une plante vivace de la famille des Brassicacées. On l’appelle aussi Moutarde des Allemands, Moutarde à capucines, Cran de Bretagne, Radis de cheval ou encore Poivre des pauvres. Si on ne l’utilise presque plus en France, sa racine et ses feuilles ont pourtant un intérêt en cuisine. Sa saveur, piquante comme de la moutarde, permet de rehausser le goût de nombreux plats. Ce condiment possède donc toute sa place au sein de votre potager. Attention toutefois à bien choisir l’emplacement de sa culture, car on ne s’en débarrasse pas facilement. 

Les différentes variétés de raiforts

Il existe plus de variétés de raifort que ce que l’on pourrait penser. Le choix dépend des conditions de culture et du goût voulu. Cependant, de nombreuses espèces ne se cultivent pas bien en France comme l’Eutrema japonicum, mieux connu sous le nom de wasabi. 

Raifort commun

Son nom latin est Armorica rusticana. Il possède des feuilles vertes lancéolées et une grosse racine charnue. Avec une croissance rapide, c’est le raifort que l’on trouve le plus dans le potager. Sa saveur est piquante et poivrée. Le raifort panaché (Armorica rusticana Variegata) lui ressemble beaucoup, mais ses feuilles sont panachées. 

Raifort katran

Il pousse en bord de mer et possède des feuilles dentelées à l’aspect très ornemental. De son nom latin, Crambe tataria, son goût est plus doux que celui du raifort commun.

Comment semer et planter du raifort au potager ?

Les fleurs de raifort sont stériles. Il faut donc se procurer des graines fertiles. 

Il est possible, mais pas obligatoire, de semer les graines sous abri entre janvier et février. Pour cela, placez vos graines dans des godets et repiquez-les à partir du mois de mars. Cette technique permet d’augmenter la vigueur des jeunes plantes. 

Les graines de raifort se sèment en pleine terre, en ligne, de mars à avril. Enfoncez-les de 0,5 à 1 cm dans la terre. Plantez-les directement à leur emplacement définitif. Espacez les rangs de 30 à 40 cm et placez les graines à 10 cm les unes des autres dans la ligne. La germination a lieu si la température est comprise entre 7 et 23 °C. La levée se produit au bout de 7 à 15 jours. Supprimez les plantules les plus faibles pour ne conserver qu’un pied tous les 30 à 40 cm. 

Le raifort se développe à la mi-ombre ou au soleil, mais il ne doit pas être trop brûlant. Le sol doit être profond, frais, mais bien drainé et riche en matière organique. 

Entretien et récolte du raifort

C’est une plante très rustique qui se contente de peu pour se développer. Toutefois, pour obtenir de grosses racines, un apport d’engrais ou de compost chaque année sera nécessaire. 

Les arrosages doivent être réguliers, mais modérés, sauf en cas de forte chaleur où l’apport d’eau devra être plus important. En effet, en cas de manque d’eau, la terre devient trop sèche et les racines durcissent. 

Si vous souhaitez encourager le développement du feuillage, rabattez les tiges à 10 cm de la souche après la floraison. Comme le feuillage se consomme, cela permet d’en augmenter les quantités. Par ailleurs, un feuillage important permet la prise en masse de la racine. 

Cette plante peut se révéler envahissante en disséminant ses graines. Coupez les tiges florales avant qu’elles ne montent en graines. Cela permet aussi à la plante d’utiliser son énergie pour développer ses feuilles et racines. Elle s’épuisera moins. 

Même si le raifort résiste au froid, un paillage aura plusieurs avantages. Il conservera la chaleur du sol en hiver et sa fraîcheur en été, limitant ainsi l’évaporation de l’eau. Il réduira également le développement des mauvaises herbes et vous épargnera la corvée de désherbage. Coupez aussi les feuilles avant l’hiver, car elles ne résisteront pas au gel. 

La récolte des racines se fait de juin à octobre, l’année suivant le semis. Sortez-les du sol à l’aide d’une fourche bêche, mais ne ramassez pas toutes les racines afin de conserver des plants en terre plusieurs années consécutives. 

Elles se conservent quelques jours dans le réfrigérateur, entourées d’un torchon humide. Elles peuvent également être stockées dans du sable, dans une cave sèche et aérée. 

Les maladies et nuisibles du raifort

Cette plante est résistante et peu de maladies et de ravageurs peuvent l’atteindre. La hernie du chou et les altises sont les seules à pouvoir l’affaiblir.

La hernie du chou

Cette maladie apparaît lorsque le sol n’est pas suffisamment drainé. Elle est due au développement d’un champignon microscopique : le Plasmodiophora brassicae. Un taux d’humidité important favorise le développement de nombreuses maladies cryptogamiques comme le mildiou ou l’oïdium. Les plantes attaquées, surtout les jeunes pousses, ne se développent pas. Des tumeurs, d’abord blanches, puis grises, puis marrons, se forment sur les racines. Ce sont ces tumeurs qui libèrent les spores du champignon et lui permettent de se propager. Les pieds atteints doivent être détruits par le feu. Les purins d’orties, de prêles, de consoudes ou encore de fougères sont des moyens de lutte efficaces contre la hernie du chou. 

L’altise

Ce coléoptère ravage de nombreuses cultures. Un temps chaud et sec lui est favorable. Par conséquent, arroser le feuillage les fera fuir… mais dynamisera les maladies cryptogamiques ! Les purins d’absinthe, de tanaisie et les décoctions d’ail font fuir ces insectes. La cendre de bois et la terre de diatomée limitent également leur progression. 

Quels sont les bienfaits nutritionnels du raifort ?

Les feuilles, surtout les jeunes pousses, ont un goût amer et piquant. Elles se préparent en salade ou cuites, comme des épinards. Les racines possèdent un goût plus fort, entre le poivre et la moutarde. Elles peuvent être râpées et utilisées dans des sauces, des crèmes, des vinaigrettes pour relever des préparations culinaires. Le raifort s’utilise davantage cru, mais il peut être ajouté dans des préparations en fin de cuisson. Ce condiment est riche en vitamines B2, B3, B6 et C, ainsi qu’en sodium, calcium, magnésium, soufre et potassium. Les glucosinolates, composés à l’origine de la saveur piquante du raifort, ont aussi des propriétés antibactériennes, antifongiques et anticancéreuses. 

Sa consommation est déconseillée en cas de grossesse ou d’allaitement, ainsi qu’aux jeunes enfants et aux personnes qui souffrent de problèmes d’estomac, d’intestins, liés à la glande thyroïde ou rénaux. 

Soulager les rhumatismes et les douleurs

Au Moyen-Âge, le raifort était utilisé pour réduire les douleurs articulaires et les rhumatismes. 

Soulager le système digestif

Il stimule les mécanismes digestifs et calme les reflux. Riche en fibres, il possède également un effet laxatif. 

Soulager les infections urinaires

Le raifort est riche en potassium. Il possède ainsi des propriétés diurétiques puisqu’il favorise l’élimination urinaire. 

Soulager les voies respiratoires

Cette plante décongestionne les sinus et les bronches. Elle est donc efficace en cas de bronchite ou de sinusite. Elle a aussi un effet apaisant sur l’asthme.