Culture du poireau : plantation et récolte au potager

Le poireau fait partie des légumes incontournables en automne et en hiver. Soupes, quiches, fondues de poireaux sont des plats qui réchauffent et réconfortent. Mais ce légume se récolte et se déguste tout au long de l’année. Il est facilement reconnaissable avec sa forme allongée et ses couleurs : blanc et vert. Très rustique, il supporte bien le froid (jusqu’à – 20 °C). Il peut donc rester en terre durant tout l’hiver. Appelé aussi “asperge du pauvre”, il est facile de le cultiver même pour les jardiniers amateurs.  

Les différentes variétés de poireaux

Il existe plusieurs variétés de poireaux, même si toutes les espèces se ressemblent beaucoup. Votre choix se fera surtout selon la période de récolte souhaitée. 

Poireau d’Hiver de Saint Victor

Ce poireau est une amélioration de la variété ‘Bleu de Solaise’. Il est savoureux et le fût (partie hors feuilles) est long puisqu’il mesure 12 à 14 cm de long. De plus, il est résistant aux vers. C’est un légume qui se déguste de janvier à avril.

Poireau ‘Carlton F1’

C’est une variété à croissance rapide qui peut être plantée directement sur place, sans repiquage. Elle se récolte de juin à septembre.

Poireau ‘Monstrueux d’Elbeuf’

Il s’agit du plus gros des poireaux. Semez les graines en février pour une récolte de l’été jusqu’à l’automne. 

Autres variétés

Le ‘Bleu de Solaise’ et le ‘Long de Mézières’ sont des poireaux d’hiver rustiques. La variété ‘Gros long d’été’ est plus sensible au froid et se récolte donc en été. Le poireau de Carentan 2 est précoce et rustique. Son fût est court et large et se récolte en août. Enfin, pour un poireau au fût moyen, rustique et résistant aux maladies, optez pour le ‘Géant d’hiver 2’ qui se récolte à mi-saison. 

Comment semer et planter des poireaux au potager ?

Dès le mois de février, les graines peuvent être semées en ligne sous châssis. Plantez-les dans de grandes jardinières ou des bacs. En pépinière ou en pleine terre, elles pourront être semées de mars à mai dans une terre bien meuble. Les semis se font en ligne et les graines doivent être espacées de 5 cm dans un premier temps. Creusez des sillons pour vos graines et recouvrez-les de 1 centimètre de terre fine. Tassez puis arrosez. Les graines germent lorsque la température atteint 13 à 24 °C. La levée se fait 8 à 20 jours après le semis. Vous pourrez alors supprimer les plants les plus faibles. 

Le repiquage est absolument nécessaire pour que la récolte soit abondante. En effet, les poireaux ont besoin d’espace pour ne pas entrer en concurrence les uns avec les autres et pouvoir prendre du volume. Les périodes de semis, repiquage et récolte sont liés : 

• Les poireaux précoces sont semés en février, repiqués en avril et récoltés de juin à août.
• Les poireaux d’hiver sont semés en avril-mai, repiqués en été et récoltés de la fin de l’automne au début du printemps. 
• Les poireaux de printemps ou d’été sont semés de juillet à la mi-septembre, repiqués en novembre et récoltés en mai-juin. 

Déterrez les jeunes plants lorsqu’ils sont aussi épais qu’un crayon. Coupez environ ⅓ du feuillage et ne conservez que 2 cm de racines. Vous aurez ainsi un bon équilibre entre le blanc et le vert du poireau. Pour favoriser la reprise, vous pourrez réaliser un pralinage, c’est-à-dire un enrobage des racines avec un mélange de terre, d’eau et de compost. 

Les poireaux ont besoin de soleil et d’une terre riche en matière organique, profonde et bien ameublie.  

Entretien et récolte du poireau

Le désherbage est une étape importante pour que vos poireaux se développent. En effet, surtout lorsque ce sont encore de jeunes plantules, ils sont très sensibles à la concurrence. Un binage régulier et l’installation d’un paillage permettra de limiter le développement des mauvaises herbes. Trois semaines après le repiquage, vous pourrez aussi butter les poireaux pour dynamiser le développement de la partie blanche. 

L’arrosage est essentiel, notamment après le repiquage. Il ne faudra toutefois pas trop arroser car les poireaux n’apprécient pas l’excès d’eau. Un paillage réduira les besoins hydriques et vous n’aurez besoin d’arroser qu’en cas de forte chaleur ou de sécheresse.

La récolte se fait de juillet à février, 6 à 7 mois après le semis. Il suffit de tirer sur la plante pour la sortir de terre. Si le sol est trop gelé, un apport d’eau tiède et l’utilisation d’une fourche bêche vous permettra de sortir plus facilement vos légumes. Récoltez vos poireaux au fur et à mesure de vos besoins. En effet, le poireau se conserve très bien dans le sol, mais moins dans le réfrigérateur. Si vous avez besoin de les récolter en avance, conservez-les dans un espace à l’abri de la lumière et de la chaleur, serrés les uns contre les autres. Vous pourrez aussi les congeler. 

Découvrez nos conseils pour réussir la culture du poireau. Vous allez voir, c’est plutôt simple !

Les maladies et nuisibles du poireau

Le poireau, comme de nombreuses plantes potagères, peut être atteint par le mildiou, l’oïdium ou encore la rouille. Il peut aussi être attaqué par des insectes.

La rouille

La rouille (Puccinia alli) apparaît sur les feuilles des poireaux, en août ou septembre, sous forme de pustules rondes orangées. Le feuillage se crevasse ensuite puis pâlit. Si cette maladie, causée par un champignon microscopique, ne tue pas les plantes, elle nuit tout de même fortement à leur développement. Les principaux traitements sont préventifs : optez pour des variétés résistantes, espacez bien les pieds, limitez les apports d’engrais (notamment riches en azote) et arrosez raisonnablement. Attendez 4 ans avant de planter des poireaux au même emplacement afin de laisser le temps au champignon de disparaître s’il est encore dans le sol. Enfin, un apport d’argile régulier renforcera les végétaux. 

Les ravageurs

Du printemps à l’automne, la teigne du poireau ravage les cultures par vagues successives. Ce petit insecte peut facilement être confondu avec la mouche du poireau. Les filets anti-insectes et les pièges à phéromones sont d’excellents moyens de lutter contre les ravageurs. 

• La teigne du poireau, ou ver du poireau, est un petit papillon de nuit très attiré par l’odeur de ce légume. La femelle y pond ses œufs et les larves se nourrissent des feuilles. La carotte la repousse, plantez-les donc à proximité. En revanche, l’ortie l’attire. Il ne faudra pas utiliser de purin d’ortie dans ces cultures. Les symptômes d’une attaque sont le jaunissement du feuillage et la présence de petits trous et de galeries. Si l’attaque est vraiment importante, coupez les poireaux à ras et brûlez les feuilles infestées de larves pour les éliminer. Les poireaux repousseront. 
• Les larves de la mouche mineuse du poireau se nourrissent aussi des feuilles. Elles creusent des galeries rouille-orangées caractéristiques. On observe aussi de petits trous sur les feuilles et des tâches blanches apparaissent sur le feuillage vert. Toutes les plantes atteintes devront être supprimées. Seul un filet anti-insecte, positionné bien au-dessus des feuilles, sera efficace. Attention, cette mouche résiste au froid et la protection doit aussi être en place durant l’hiver. 
• Les pucerons peuvent aussi s’attaquer aux poireaux. Un mélange d’eau et de savon noir permettra de les éliminer. Vous pouvez aussi procéder à un lâché de coccinelle, prédateur bien connu des pucerons. 

Quels sont les bienfaits nutritionnels du poireau ?

Riche en vitamines, en cuivre, fer, phosphore et bien sûr en fibres, le poireau est un véritable allié pour notre santé. On peut consommer la totalité de la plante. Le vert s’utilise surtout dans les soupes et potages. Le blanc est la partie noble du poireau. Vous pourrez le cuisiner en fondue, risotto, quiche ou poêlée. Même les petites radicelles se mangent après les avoir ramollies dans du vinaigre blanc. Dans tous les cas, ce légume est souvent rempli de terre. Il faudra donc le nettoyer soigneusement avant de le préparer. 

Vertus diurétiques et laxatives

Le poireau est riche en eau (92 g pour 100 g) et en potassium. Il est pauvre en sodium. Il a donc des vertus diurétiques très intéressantes. Sa richesse en fibres (3,2 g pour 100 g) stimule et régularise le transit intestinal. Les fibres permettent aussi de baisser le taux de mauvais cholestérol. 

Comme il est riche en oxalates, les personnes souffrant de calculs rénaux ou urinaires devront en limiter fortement leur consommation. 

Importance des vitamines B et E

La vitamine B6, notamment, est une source d’énergie. Elle stimule aussi le système nerveux, aide la formation des globules rouges et permet de lutter contre la fatigue. La vitamine E, quant à elle, renforce l’action des antioxydants dans la lutte contre le vieillissement cellulaire.