Comment bien utiliser le paillage dans votre jardin ?
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.
- 06 Jan 2023, 08:34
- 03 Jan 2023, 11:35
Le paillage du sol du jardin est une pratique bénéfique pour la vie présente dans la terre, ainsi que pour vos différentes cultures. Protectrice et nourricière, cette pratique ancestrale a bien des avantages. À condition toutefois de bien faire les choses… En effet, on ne paille pas n’importe comment, avec n’importe quel matériau et n’importe quand. Voici donc comment bien utiliser le paillage dans votre jardin.
Sommaire
Rappel : qu’est-ce que le paillage ?
Le paillage est une pratique de jardinage qui consiste à couvrir le sol du jardin avec différents matériaux. Une pratique qui a donc pour vocation de :
- protéger vos cultures des intempéries ;
- limiter l’évaporation du sol et donc réduire les arrosages ;
- retarder le développement des “mauvaises herbes”.
Le paillage composé de matériaux organiques permet également d’enrichir la terre en se décomposant au fil du temps.
Aussi, le paillage est une pratique extrêmement bénéfique pour le jardin, mais qui ne doit pas être mise en place n’importe comment. Par exemple, si elle est installée trop tôt, la couche de paillage empêche le réchauffement du sol au printemps.
Utiliser le paillage au jardin en respectant les saisons
Pour commencer, la pratique du paillage peut impliquer différents matériaux (bruns ligneux et verts azotés) qui doivent de préférence être alternés au fil des saisons. Il suffit pour cela d’utiliser les matériaux naturellement disponibles au moment de chacune de ces saisons.
- Au printemps, ce sont les matériaux verts qui prédominent, sous la forme de résidus de tontes, de déchets de tailles, d’orties, de feuilles de consoude et autres résidus végétaux… Ces matériaux éphémères ont la particularité de se décomposer très rapidement (en quelques semaines seulement) et de libérer alors différents éléments minéraux, et surtout beaucoup d’azote.
- Durant l’automne, ce sont les matériaux bruns que l’on trouve le plus facilement, sous la forme de feuilles mortes, de branchages, ou encore de paille… Ces matériaux ligneux permettent de transformer la terre en un humus stable et chaque année plus fertile.
Par ailleurs, chaque saison induit sa propre intervention en matière de paillage :
- au printemps, on retire le paillage hivernal restant afin de laisser le sol se réchauffer correctement, et pour éviter la prolifération des parasites.
- En été, lorsqu’il fait chaud, on épand un mulch sur sol humide afin de limiter son évaporation. À l’annonce de la pluie survenant après une période de sécheresse prolongée, on pense à ratisser le sol afin de permettre à l’eau de pénétrer dans la terre.
- En automne, on couvre le sol ameubli afin d’en améliorer la texture et la fertilité pour le printemps suivant. Ce paillis automnal a également l’intérêt de protéger du froid les plantes herbacées.
Pailler uniquement les plantes qui en ont besoin
En théorie, il est possible de pailler toutes les cultures, que l’on parle de légumes et petits fruits, d’aromates, de plantes fleuries, d’arbustes ou d’arbres.
Cependant, le paillage peut avoir quelques inconvénients, et notamment au potager. En effet, les limaces et les petits rongeurs adorent se nicher dans les couches de paillis.
On évite donc, en toute logique, de pailler les premières salades printanières ou les jeunes plants de choux. Le problème se pose moins durant l’été alors que le sol est sec et donc peu propice à la prolifération des limaces (ce qui ne signifie pas qu’elles disparaissent complètement). De même, on hésite à semer des carottes sous un mulch encore frais qui attire irrésistiblement les rongeurs (comme les campagnols).
De manière globale :
- le mulch est déconseillé au printemps en raison des pluies fréquentes, et comme nous l’avons vu, pour le bon réchauffement du sol ;
- le paillage est risqué en automne pour vos semis directs en pleine terre (légumes racines et pois).
Afin de limiter les risques, préférez donc élever les plants en pépinière et les planter au jardin lorsqu’ils sont déjà bien développés. En effet, les plants les plus endurcis sont aussi les moins appétants pour les ravageurs.
Utiliser un paillage adapté dans son jardin
Quel est le meilleur paillage pour mon jardin ? Cette question vient à l’esprit de la majorité des jardiniers. Sachez que le meilleur paillis est celui qui se compose des matériaux disponibles sur place ou à proximité (gratuitement). Découvrez vite comment.
Par ailleurs, on choisit son matériau de paillage en fonction de la nature du sol et des cultures à protéger.
Les matériaux humides
On parle ici principalement des herbes tendres, des orties et des feuilles de consoude. Ces matériaux ont notamment la particularité :
- de se décomposer rapidement ;
- d’être mieux adaptés aux climats humides (en zone aride, leur effet protecteur est insuffisant) ;
- de ne pas laisser passer l’air ;
- de limiter la circulation de l’eau.
On les utilise de préférence aux pieds des plantes dont les fruits aériens n’entrent pas en contact avec le sol. Par ailleurs, leurs caractéristiques imperméables et peu aérées induisent une utilisation précautionneuse en terres argileuses. En revanche, ces matériaux sont une source de nutriments intéressante pour les plantes, en raison de leur décomposition rapide.
Modalité d’utilisation :
- ces matériaux humides doivent être utilisés en couche fine de moins de 1 cm au risque de provoquer l’asphyxie de la plante. Cette épaisseur réduite permet également de limiter les risques de prolifération des ravageurs.
- Le paillage végétal humide doit être renouvelé fréquemment puisqu’il a tendance à se décomposer rapidement.
Les matériaux intermédiaires
Les fanes de légumes, les composts jeunes et les engrais verts en fin de cycle peuvent quant à eux être utilisés pour tous les types de légumes. Ces matériaux ont la particularité :
- d’être très nourrissants ;
- de se décomposer rapidement ;
- de ne pas protéger le jardin des adventices.
Modalité d’utilisation :
- ces matériaux doivent être utilisés en couche un peu plus épaisse que les matériaux humides.
Les matériaux secs
On parle ici principalement de la paille, du foin, du BFR et des fougères… des matériaux secs et grossiers qui ont la particularité :
- de se décomposer relativement lentement ;
- de laisser passer l’air ;
- d’absorber l’eau et de la garder.
Autant de caractéristiques qui en font des matériaux de paillage particulièrement adaptés aux sols argileux (ou sols lourds). Dans l’idéal, on les utilise sur les fruits et les légumes qui risquent de pourrir s’ils entrent en contact avec le sol. On pense ici aux cucurbitacées (courgettes, concombres, courges, melons), mais aussi aux fraises. Ils sont également souvent sollicités au jardin d’ornement, aux pieds des buissons, massifs, arbustes fleuris, etc.
Modalité d’utilisation :
- ce type de paillage n’apporte pas suffisamment de nutriments aux plantations les plus gourmandes. Aussi, pensez à étaler du compost mûr sur le sol avant d’y installer votre paillis sec.
- Épandez le paillage en une couche épaisse de 6 à 8 cm environ, en veillant à ne pas recouvrir le collet de vos plantes. Commencez par pailler les jeunes plants avec une couche plus fine de 2 à 3 cm.
- Même s’ils se décomposent lentement, ces matériaux organiques finissent toujours par se transformer en humus. Ajoutez donc quelques centimètres de paillis de temps en temps.
Les matériaux minéraux
De nombreux minéraux s’utilisent comme paillage, et notamment l’ardoise, les graviers de dalmate, ou encore les billes d’argile.
Ce type de paillage a la particularité :
- de ne pas se décomposer ;
- de n’apporter aucun micro-nutriment au sol ;
- d’être particulièrement ornemental.
De fait, on le destine prioritairement à des fins ornementales, et on l’installe aux pieds des arbres et fleurs d’agrément.
Modalité d’utilisation :
- les matériaux minéraux doivent être étalés en couche de 2 à 3 cm maximum ;
- pour conserver une bonne aération du sol, on les dispose en quinconce et on les croise.
Pailler le sol en respectant les bons gestes
Pour une utilisation optimale de votre paillage, quelques gestes sont à observer :
- Si le paillage organique est destiné à enrichir le sol, broyez-le pour accélérer sa décomposition.
- Travaillez le sol à la grelinette, ou binez-le, afin d’obtenir une terre plus meuble.
- Désherbez et éclaircissez les cultures avant d’épandre votre couche de paillis.
- Pensez à arroser la terre avant et après avoir mis en place votre paillis.
Quelques précautions particulières :
- évitez de pailler par vent fort ;
- n’installez jamais votre paillis sur un sol gelé ;
- attendez toujours que la terre soit suffisamment réchauffée avant de pailler ;
- renouvelez régulièrement la couverture selon les besoins.
Conclusion
Lorsqu’il est utilisé correctement, le paillage est une pratique particulièrement bénéfique au potager et au jardin d’ornement.
En résumé, pour pailler le jardin de façon optimale vous devez :
- respecter les saisons et la nature du sol ;
- utiliser des matières organiques pour vos plantes potagères ;
- pailler les plantes ornementales avec des minéraux ou du paillis sec et grossier ;
- et installer votre paillage sur un sol bien préparé.
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.