Comment reconnaître et traiter l’oïdium ?
Curieuse et passionnée, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Je les utilise dans mon métier de rédactrice web pour vous fournir des informations de qualité. Jardinage, conseils nutritionnels (j’ai une formation de diététicienne) et voyages sont mes domaines de prédilection. Et quand je n’écris pas, je prends des photos et m’occupe de mes chiens !
- 09 Fév 2023, 09:11
- 09 Fév 2023, 09:10
Parmi les maladies fongiques, l’oïdium fait partie des plus répandues. Mais elle est aussi très reconnaissable avec ses tâches blanches duveteuses. L’oïdium ne nuit pas directement au développement des plantes. Toutefois, si les jardiniers le négligent, il peut recouvrir totalement les feuilles et bloquer la photosynthèse entraînant ainsi le dépérissement des végétaux. Voici comment reconnaître et traiter l’oïdium simplement.
Sommaire
Qu’est-ce que l’oïdium ?
L’oïdium est une maladie causée par plusieurs champignons parasites microscopiques qui appartiennent à la famille des érysiphacées. En réalité, il n’existe pas un oïdium, mais plusieurs oïdiums qui touchent des espèces végétales différentes. 440 espèces de champignons peuvent infecter les plantes.
On peut ainsi citer l’oïdium de la betterave (Erysiphe betae), l’oïdium de la carotte et des solanacées (Leveillula taurica), l’oïdium de l’aubépine (Podosphaera clandestina) ou encore l’oïdium du chêne (Microsphaera alphitoides). Le champignon est attiré par un temps chaud et humide. Les écarts de température entre la nuit et le jour jouent aussi un rôle dans l’apparition de la maladie. L’oïdium se développe donc généralement au printemps et à l’automne. La maladie peut également se développer sous serre ou sur des plantes d’intérieur, lorsque l’atmosphère est confinée, chaude et humide.
Si l’oïdium ne pose qu’un problème esthétique lorsqu’il est peu étendu, il peut en revanche entraîner le dépérissement des cultures potagères et nuire au développement des fruits et légumes à long terme.
De nombreuses espèces peuvent être atteintes par l’oïdium, notamment :
- des arbres comme le chêne, l’érable, le cognassier, le pommier, l’aubépine…
- des arbustes comme les rosiers, les vignes, le groseillier à maquereaux, les framboisiers ou encore le fusain.
- des plantes potagères telles que les cucurbitacées (courges, courgettes, potiron…), les betteraves, les endives et les solanacées (les tomates par exemple).
- des plantes ornementales comme les asters, les bégonias, les cyclamens et les phlox.
Comment reconnaître l’oïdium ?
L’oïdium se caractérise par l’apparition d’un duvet gris blanchâtre, d’aspect farineux ou poudreux, sur les feuilles, les boutons floraux, les jeunes pousses et même les tiges de certains végétaux. Ce duvet correspond au mycélium du champignon. Lorsqu’il recouvre totalement les feuilles, elles ne reçoivent plus suffisamment de lumière et la photosynthèse est fortement réduite. Cette photosynthèse est pourtant essentielle pour le développement des végétaux. Ainsi, les plantes les plus fortement touchées, et notamment les jeunes pousses, ne seront pas assez robustes pour survivre à une attaque. Les feuilles peuvent se déformer, voir se perforer et tomber. Les boutons floraux et les fruits se recroquevillent.
Prévenir son apparition
La meilleure manière de lutter contre l’oïdium est de mettre en place des conditions de culture qui ne seront pas favorables à son développement.
- Espacez les plantations. L’air circulera mieux et l’humidité sera réduite. Pour la même raison, taillez les végétaux des massifs régulièrement. La taille ne devra toutefois pas être trop sévère car elle entraîne la formation de jeunes pousses plus sensibles à la maladie cryptogamique.
- N’abusez pas des apports d’engrais azotés. Les excès d’azote dans le sol favorisent le développement des champignons parasites.
- Dès les premiers signes d’apparition de la maladie, coupez les parties atteintes et brûlez-les pour que les spores ne se propagent pas.
- Nettoyez avec précaution les outils dont vous vous serez servis pour entretenir les végétaux touchés.
- Arrosez régulièrement vos végétaux, mais ne mouillez pas le feuillage.
- Si vos végétaux sont exposés au soleil le matin, les feuilles sécheront plus rapidement et la rosée matinale n’attirera pas le champignon.
- La mise en place d’un paillage permet de conserver la fraîcheur du sol et de réduire le risque d’évaporation de l’eau en été. Vous réduirez ainsi la fréquence de vos arrosages.
- Certaines variétés, notamment la courgette Astia F1, le concombre Roccker F1, le melon Cyrano F1 ou encore la laitue Batavia ‘Frantic’, sont moins sensibles à l’oïdium. Si vous avez déjà subi une attaque, préférez des variétés résistantes.
- La rotation des cultures au potager permet aussi d’éliminer les spores qui resteraient présentes dans le sol. Après une forte attaque d’oïdium au potager, attendez 3 à 4 ans avant d’y replanter des espèces sensibles.
- Certaines décoctions et purins peuvent être pulvérisés en prévention. Les décoctions et purins de prêle, une plante riche en silice, sont une excellente solution de lutte préventive.
Recette de décoction de prêle :
- Faites bouillir 500 grammes de prêle sèche dans 5 litres d’eau de pluie pendant 1 heure.
- Laissez infuser toute la nuit.
- Diluez la préparation à raison de 20 % (soit 1 litre de décoction pure pour 4 litres d’eau).
- Pulvérisez la décoction en matinée. Renouvelez l’opération tous les 10 jours.
- Attention, la décoction ne se conserve que 15 jours.
Recette de purin de prêle :
- Laissez macérer 200 grammes de prêle sèche dans 10 litres d’eau de pluie pendant 2 à 3 semaines.
- Mélangez régulièrement.
- Filtrez.
- Diluez le mélange à 5 % soit 500 ml de purin pour 10 litres d’eau et arrosez vos plantes.
Il peut être très intéressant de savoir comment utiliser les différents types de purin dans le potager.
Traiter lorsque la maladie est installée
Nous recommandons toujours des traitements biologiques. Les traitements chimiques ne sont pas sélectifs. En plus d’agir sur une maladie, ils peuvent dégrader le sol, nuire aux insectes auxiliaires ou encore affaiblir les végétaux que vous souhaitez sauver !
- Bicarbonate de soude : avec un pH basique, il bloque le développement des spores du champignon parasite. Le mélange doit être de 1 cuillère à café de bicarbonate de soude pour 1 litre d’eau. En ajoutant une cuillère à café de savon noir, le mélange s’accrochera davantage aux feuilles. Il peut être pulvérisé sur le feuillage sec, de préférence le soir, dès l’apparition de la maladie. Renouvelez l’opération 4 à 5 fois.
- Fongicide à base de soufre : on peut utiliser du soufre en fleur ou du soufre mouillable (légèrement moins efficace). On l’acheter en jardinerie. Même s’il peut être utilisé en agriculture biologique, nous déconseillons son utilisation dans un jardin car le soufre peut altérer les propriétés du sol et être agressif pour les plantes s’il est mal réparti ou trop concentré.
- Lait de vache écrémé : verser du lait écrémé durant une journée ensoleillée entraîne une réaction chimique qui crée des radicaux peroxydes néfastes pour les spores de champignons. Diluez le lait à 10 % dans de l’eau (soit 100 ml de lait dans 1 litre d’eau). Pulvérisez 1 à 2 fois par semaine.
- Macération huileuse à l’ail : le mélange se pulvérise le soir. Écrasez 100 g d’ail avec sa peau. Couvrez d’huile végétale (tournesol ou colza) et laissez macérer pendant 24 heures à couvert. Filtrez et écrasez la pulpe pour récupérer un maximum de produit. Ajoutez une cuillère à café de savon noir au macérat afin qu’il tienne sur les feuilles. Diluez le tout dans 1 litre d’eau. Avant d’utiliser le mélange sur vos végétaux, diluez-en 500 ml dans 1 litre d’eau. La préparation se conserve au réfrigérateur pendant 3 semaines.
- Les huiles essentielles d’ail et de serpolet ont aussi des vertus fongicides. Il vous faudra mélanger 20 gouttes d’huile essentielle dans une cuillère à café de savon noir (car les huiles ne se mélangent pas bien dans l’eau). Dissolvez le mélange dans un verre d’eau. Mélangez 1 cuillère à café rase d’argile blanche ou verte dans un litre d’eau de pluie puis versez-y le mélange d’huiles essentielles. Mélangez et pulvérisez sur les parties atteintes.
Il existe de nombreuses maladies cryptogamiques (mildiou, rouille, pourriture grise…). Les connaître et savoir les identifier vous permettra d’éliminer naturellement les champignons du jardin.
Curieuse et passionnée, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Je les utilise dans mon métier de rédactrice web pour vous fournir des informations de qualité. Jardinage, conseils nutritionnels (j’ai une formation de diététicienne) et voyages sont mes domaines de prédilection. Et quand je n’écris pas, je prends des photos et m’occupe de mes chiens !