Culture du laurier : plantation et récolte au potager

Il n’existe qu’un seul laurier comestible parmi toutes les variétés de lauriers : il s’agit du laurier-sauce, appelé aussi laurier noble (Laurus nobilis). Ainsi, le laurier rose, le laurier tin ou encore le laurier des haies, ne doivent absolument pas être consommés car ils sont toxiques ! La culture de cet arbre est facile, même s’il sera plus rapide de planter des plants déjà formés plutôt que de semer des graines. Cette lauracée embellira votre jardin ou votre terrasse et parfumera tous vos plats…

Les différentes variétés de lauriers

Il n’existe qu’une seule variété de laurier comestible : le laurier-sauce. C’est un arbre qui peut atteindre 10 mètres de hauteur. Rustique, il supporte des températures jusqu’à – 10 °C et peut être installé en bord de mer, car c’est une plante originaire du bassin méditerranéen qui tolère les embruns. On reconnaît ses feuilles coriaces à leur aspect mat, vert sombre. En les froissant, vous retrouverez le parfum du laurier caractéristique des bouquets garnis. Comme le feuillage est persistant, c’est un arbre parfait pour végétaliser un jardin ou une terrasse toute l’année. 

Comment semer et planter du laurier au potager ?

On sème ses graines en dehors des périodes de gel, au printemps ou en automne. Une période de stratification en hiver encourage la germination pour un semis printanier. Les graines ne germent que lorsque la température atteint 18 °C. Un semis sous abri augmentera les chances de réussite de votre plantation.

Le laurier-sauce se développe aussi bien en pleine terre qu’en bac. Pour une plantation en pot, une couche de drainage, composée de billes d’argiles ou de graviers, devra être mise en place dans le fond. Elle favorise l’évacuation de l’eau. Du terreau ou de la terre de jardin conviendront au développement des jeunes arbres ou des graines. Arrosez bien jusqu’à la levée des graines ou l’enracinement des plantes. 

Planter un laurier déjà formé augmentera vos chances de réussite et vous fera gagner de nombreuses années car la croissance du laurier est lente. Même si le printemps est la meilleure période de plantation, vous pourrez replanter un laurier en pot toute l’année, en dehors des périodes de gel. Vous pouvez également procéder à une multiplication végétative à partir d’un plant existant. En effet, le laurier se bouture bien. À la fin de l’été, prélevez un rameau de 10 à 15 cm de long. Coupez les feuilles afin de n’en garder que 2 ou 3 à l’extrémité qui sera hors de terre. Plantez la tige dans un terreau, de préférence spécial bouturage. Les racines se développeront progressivement sous une température de 15 °C.

Le marcottage, qui consiste à enfouir un rejet dans le sol pour qu’il produise des racines, est aussi possible en automne. Le nouveau pied pourra être séparé de la plante mère au printemps. 

Cet arbre apprécie les expositions ensoleillées à l’abri du vent. Installez-le par exemple le long d’un mur. Il peut être cultivé de manière isolée dans un jardin, au sein d’une haie ou dans un pot. Dans un bac, il pourra être déplacé. Installez un support à roulettes sous le pot pour le manipuler plus facilement. 

Cet arbre méditerranéen aime les sols sableux, souples, bien drainés et riches en matière organique. En revanche, il se développera mal dans un sol calcaire. 

Entretien et récolte du laurier

Le laurier n’apprécie pas l’eau stagnante. C’est pour cette raison qu’une couche de drainage est indispensable s’il est cultivé en pot. En pleine terre, assurez-vous de ne pas l’installer dans une terre trop argileuse qui provoquerait l’asphyxie des racines. Le laurier a toutefois besoin d’un arrosage régulier, mais modéré, jusqu’à ce qu’il soit bien enraciné. Les arbres cultivés en pots auront aussi des besoins en eau plus importants, notamment durant les périodes de sécheresse. 

Un laurier en pot se rempote tous les 2 à 3 ans. 

Même si l’arbre est rustique et résiste bien au froid, la mise en place d’un paillage conservera la chaleur du sol en hiver (et sa fraîcheur en été). Les branches peuvent geler, mais la plante repartira de la base au printemps. Dans les régions les plus froides, un voile d’hivernage l’aidera à passer l’hiver. 

En février et mars, vous pourrez tailler votre laurier pour conserver un port harmonieux. N’hésitez pas à lui donner une forme de boule ou de cône car c’est un arbre qui se prête bien à l’art topiaire. Au printemps, tailler le laurier permet de supprimer les fleurs. La plante utilisera ainsi son énergie pour développer son feuillage. 

On récolte les feuilles du laurier-sauce au fur et à mesure des besoins. Elles ont davantage de parfum en mars et sont plus amères d’avril à juin. Elles se conservent durant plusieurs mois lorsqu’elles sont séchées et ont même plus de saveur. Pour sécher les feuilles, stockez-les dans un local sec et aéré, de préférence la tête en bas. Vous pourrez ensuite les conserver dans un bocal hermétique. 

Les maladies et nuisibles du laurier

Le laurier, surtout les pieds adultes, résiste bien aux maladies et ravageurs. Même si un arbre est atteint, une grosse invasion serait nécessaire pour le détruire.

Les maladies cryptogamiques

De rares maladies causées par des champignons peuvent toucher le laurier comme l’anthracnose ou le mildiou. Des taches colorées (brunes, orangées, jaunes) ou un duvet de pourriture trahissent la présence de maladie fongique. Il faudra couper et brûler les parties atteintes pour empêcher la propagation des spores. Le purin d’ortie et la décoction de prêle sont des traitements préventifs et curatifs biologiques efficaces. 

Les ravageurs

Quelques insectes peuvent s’installer sur les lauriers. Les cochenilles forment des amas cotonneux. Ils entraînent la décoloration des feuilles et le dessèchement du tronc des jeunes arbres. Un jet d’eau dès les premiers signes de présence suffira à vous en débarrasser. Les thrips et les pucerons sont des insectes piqueurs suceurs. Un mélange de savon noir et d’eau les repousse, mais ce traitement nuit aussi aux insectes auxiliaires. De petits scarabées noirs, les otiorhynques, grignotent les feuilles durant la nuit. Certains nématodes sont des prédateurs naturels que vous pourrez vous procurer dans les jardineries pour lutter contre les otiorhynques. 

Quels sont les bienfaits nutritionnels du laurier ?

On utilise surtout les feuilles de laurier séchées pour réaliser des bouquets garnis, des cuisines au court-bouillon, des ragoûts… On ne mange pas ces feuilles, mais on les utilise pour parfumer les préparations. Les fleurs et même les baies peuvent être consommées dans des infusions. 

Dans le jardin, le laurier contient des composés qui repoussent les insectes. C’est un répulsif naturel contre les mouches et les poux. 

Action digestive

Les feuilles de laurier stimulent l’appétit. En tisane, elles limitent les spasmes de l’estomac et les flatulences. Attention à ne pas les consommer en excès car elles ont aussi un effet vomitif. 

Propriétés antiseptiques, antifongiques et antibactériennes

On utilise surtout l’huile essentielle de laurier pour ses différentes vertus. Elle agirait comme désinfectant, aurait une action efficace pour réduire les infections buccales (aphtes, gingivites), cutanées (abcès, panaris, furoncles…), et les affections virales et respiratoires (rhume, bronchite, sinusite, toux, grippe…). 

Antiinflammatoire

Une décoction de feuilles de laurier dans le bain réduirait les douleurs musculaires et articulaires. En poudre, le laurier est un antimigraineux. 

Effet contre le diabète et le cholestérol

Des études ont démontré que la consommation de 1 à 3 grammes de feuilles de laurier-sauce par jour pendant 1 mois diminuerait le taux de sucre dans le sang et le cholestérol.