Dionée, Droséras… Comment entretenir les plantes carnivores ?
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.
- 23 Mai 2023, 08:56
Les plantes carnivores sont équipées de pièges qui leur permettent d’attirer et de capturer d’autres organismes vivants pour s’en nourrir. Ce régime carnivore leur permet de pallier le manque de nutriments des sols dans lesquels elles poussent. Fascinantes, surprenantes et splendides, elles s’avèrent aussi généralement faciles à cultiver. Voici 8 plantes carnivores à avoir chez soi.
Sommaire
- La dionée : appelée aussi attrape-mouche
- Les népenthès : des carnivores à tiges ligneuses
- Les droséras ou rossolis : faciles à cultiver en intérieur
- Les sarracénies : des plantes rhizomateuses des tourbières
- L’amphore des marais : une carnivore à pièges d’aspect primitif
- Les grassettes : des plantes à glu présentes en France
- Les utriculaires : parfois aquatiques, parfois terrestres
- Cephalotus follicularis : la seule espèce du genre
- Conclusion
La dionée : appelée aussi attrape-mouche
La dionée est sans doute la plus célèbre des plantes carnivores. Plante à piège actif, l’attrape-mouche est pourvu de lobes dentés qui se referment sur leurs proies. Le mouvement de ce lobe fait d’ailleurs partie des plus rapides du règne végétal.
Exposition
La dionée a besoin d’une exposition très lumineuse, et notamment du plein soleil.
Substrat
On la cultive dans un substrat humide et acide, dans l’idéal composé d’un mélange de sphaigne, de tourbe et de sable. Pour assurer le drainage de la terre, la dionée doit être plantée dans un pot percé au fond.
Températures
L’attrape-mouche apprécie les températures fraîches. Aussi, les pièces surchauffées sont à éviter. Pendant la période de repos hivernal, installez la dionée dans une pièce à 10°C maximum.
Hygrométrie
Environ 1/3 du pot de votre dionée doit constamment être maintenu immergé dans l’eau.
Les népenthès : des carnivores à tiges ligneuses
Les népenthès sont des plantes carnivores à tiges ligneuses, pourvues d’urnes spectaculaires, et qui mesurent jusqu’à 15 cm de diamètre. Notez que la famille des népenthès compte plus de 70 espèces différentes.
Exposition
Le népenthès apprécie les expositions lumineuses, mais sans soleil direct.
Substrat
On le cultive dans un substrat humide, très léger et bien drainant. Un terreau spécial pour orchidées épiphytes lui convient parfaitement. À défaut, composez votre propre mélange à l’aide de mousse de sphaigne, d’écorce de pin et de billes d’argile.
Températures
Les népenthès de plaine apprécient les températures constantes comprises entre 18 et 25°C toute l’année. Les népenthès d’altitude apprécient les fortes variations de température entre le jour (25°C) et la nuit (10°C).
Hygrométrie
Cette plante carnivore a besoin d’une forte humidité ambiante. Afin d’augmenter l’hygrométrie autour de la plante, installez-la sur un plateau rempli d’eau et de billes d’argile. Des brumisations quotidiennes sont également recommandées.
Les droséras ou rossolis : faciles à cultiver en intérieur
Les droséras d’origine tempérée peuvent être facilement cultivées en intérieur sous nos latitudes (au contraire des espèces tropicales plus exigeantes). Plantes carnivores « à glu », elles possèdent des tentacules piégés qui prennent une étonnante couleur rouge vif au soleil.
Exposition
Cette plante carnivore a besoin de beaucoup de lumière pour prospérer. Si les rayons du soleil du matin lui sont profitables, évitez-lui en revanche le plein soleil de l’après-midi.
Substrat
On cultive les rossolis dans un substrat pauvre, acide et constamment humide. Dans l’idéal, composez un mélange de sphaigne, de tourbe et de sable, et utilisez un pot percé en son fond.
Températures
Les droséras ne doivent pas être exposés à des températures inférieures à 5°C. En été, elles sont capables de résister à des températures extrêmes de l’ordre de 40°C maximum.
Hygrométrie
Le droséra a besoin d’un substrat perpétuellement humide. Évitez de le vaporiser, car l’eau a l’inconvénient de diluer la colle de ses pièges. Sans elle, la plante est alors privée de nourriture.
Les sarracénies : des plantes rhizomateuses des tourbières
Les sarracenias piègent leurs proies dans des entonnoirs attrayants. La famille des Sarraceniaceae compte une dizaine d’espèces différentes, toutes facilement reconnaissables à leurs feuilles cylindriques, de couleur verte ou teintée de rouge, surmontées d’un opercule.
Exposition
Cette plante carnivore a besoin de beaucoup de lumière. Installez-la de préférence derrière une vitre, en veillant à éviter les brûlures des rayons directs du soleil.
Substrat
On cultive les sarracénies dans un substrat humide et acide. Dans l’idéal, composez un mélange de tourbe et de sable dans un pot percé au fond.
Températures
Les sarracenias sont capables de supporter les températures négatives. Dans l’idéal, offrez-leur un lieu de repos lumineux et maintenu à 10°C tout l’hiver. Dans tous les cas, évitez les pièces surchauffées. Une culture en serre ou véranda hors-gel est la plus indiquée.
Hygrométrie
Le sarracenia n’aime pas être brumisé. En revanche, son pot doit être maintenu dans l’eau au tiers durant toute sa période de croissance.
L’amphore des marais : une carnivore à pièges d’aspect primitif
L’heliamphora est particulièrement appréciée pour ses pièges d’aspect primitif qui ont tous les caractères d’une feuille enroulée et soudée. Pour attirer les insectes dans ce piège passif et rempli d’eau, le haut de chaque feuille est doté d’un opercule appelé cuillère à nectar.
Exposition
Les amphores des marais ont besoin d’une très bonne luminosité, mais sans soleil direct.
Substrat
On les cultive dans un substrat constamment humide et bien drainant, composé idéalement d’un mélange de tourbe, de sphaigne et de perlite.
Température
Heliamphora supporte les températures comprises entre 8°C minimum en hiver et 35°C maximum en été.
Hygrométrie
L’amphore des marais a besoin d’une hygrométrie importante, comprise entre 60 % et 80 %. Son pot doit constamment tremper dans un fond d’eau, afin de maintenir le substrat humide. Des arrosages réguliers sont également nécessaires afin de remplir ses pièges.
Les grassettes : des plantes à glu présentes en France
Les grassettes poussent naturellement dans les régions subtropicales et tempérées, y compris dans l’hexagone. On les reconnaît à leurs feuilles en rosettes couvertes de poils englués qui piègent les insectes attirés par leur parfum.
Exposition
Quelle que soit leur origine (Mexique, Europe, Amérique) les pinguiculas ont besoin d’une bonne luminosité. Le soleil direct est en revanche à éviter.
Substrat
Certaines grassettes ne supportent pas le calcaire, tandis que d’autres sont calcicoles. La plupart apprécient un substrat drainant et tourbé.
Température
Les pinguiculas européennes des montagnes supportent les températures inférieures à -15°C.
Les grassettes mexicaines et américaines acceptent les températures comprises entre minimum 5°C et maximum 35°C.
Hygrométrie
Le substrat de la pinguicula mexicaine doit sécher en surface entre deux arrosages, tandis que la pinguicula américaine demande un substrat constamment bien humide. Quant aux grassettes d’Europe, leur pot doit être mis à tremper dans un fond d’eau durant toute la période de croissance.
Les utriculaires : parfois aquatiques, parfois terrestres
Aquatiques, semi-aquatiques, terrestres ou épiphytes selon les espèces, les utriculaires sont équipées de pièges en forme de sacs aspirants, appelés des utricules. Généralement, les utriculaires profitent d’une floraison abondante et colorée.
Exposition
Suivant les espèces, les utriculaires terrestres et aquatiques apprécient une bonne luminosité, voire même le plein soleil.
Substrat
Les utriculaires terrestres ont besoin d’un substrat drainant et pauvre, composé dans l’idéal de tourbe blonde et de perlite. Les utriculaires aquatiques sont installées dans un fond tourbeux de plusieurs centimètres, lui-même immergé dans une eau déminéralisée.
Température
Les utriculaires terrestres européennes ou américaines supportent les courtes gelées, alors que les espèces africaines demandent des températures d’au moins 5°C. Les formes tropicales ne doivent pas être exposées à des températures inférieures à 10 ou 15°C. Quant aux utriculaires aquatiques, elles sont capables de supporter les -10°C en hiver.
Hygrométrie
Le pot des utriculaires terrestres doit être maintenu dans un fond d’eau en permanence. Les utriculaires aquatiques restent continuellement immergées.
Cephalotus follicularis : la seule espèce du genre
Le Cephalotus follicularis est pourvu de petites urnes qui attirent les petits insectes volants ou rampants pour les piéger. Spectaculaire et très colorée, la plante utilise des attracteurs visuels et olfactifs pour attirer ses proies.
Exposition
La cruche à eau d’Albany a besoin d’une bonne luminosité. Évitez toutefois le soleil direct aux heures les plus chaudes de la journée.
Substrat
On la cultive dans un substrat drainant idéalement composé d’un mélange de sphaigne et de perlite.
Température
Cephalotus follicularis ne doit pas être exposé à des températures inférieures à 5°C. En été, évitez les températures supérieures à 30°C.
Hygrométrie
Afin de garder le substrat constamment humide, maintenez le pot dans un fond d’eau.
Conclusion
On dénombre plus de 700 espèces de plantes carnivores à travers tous les continents. Si la majorité pousse naturellement dans les milieux marécageux, en sol pauvre et acide, d’autres sont épiphytes, ce qui signifie qu’elles poussent accrochées aux arbres. En France, les plus connues et cultivées sont les dionées, les népenthès et les sarracénies. Viennent ensuite les droséras, grassettes, utriculaires, amphores des marais et Cephalotus follicularis. Alors, prêts à adopter une jolie plante carnivore ?
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.