Les techniques de pro pour enrichir naturellement la terre du potager
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.
- 16 Mar 2023, 10:38
- 16 Mar 2023, 10:37
Avec le temps, la couche humifère du sol qui garantit sa fertilité finit par se dégrader. La terre n’est alors plus en capacité de nourrir les plantes du potager. Or, elle doit être suffisamment riche pour vous permettre d’obtenir de beaux fruits et de beaux légumes. Voici donc nos 6 techniques de pro pour enrichir naturellement la terre du potager.
Sommaire
Enrichir naturellement la terre avec du compost
Le compost est obtenu par dégradation des déchets de cuisine et des déchets verts du jardin. Lorsqu’il est mûr, il est parfait pour enrichir naturellement le sol du potager, distribuant les éléments nutritifs des déchets organiques. Il vient ainsi compenser les prélèvements nutritionnels des cultures.
Lorsqu’il est réalisé correctement, le compost s’avère donc l’un des meilleurs moyens d’apporter des éléments fertilisants au sol et de le rééquilibrer, quelle que soit sa nature.
Effectuez vos apports en compost au moment de vos plantations, ou en cours de culture. Dans le premier cas, incorporez-le légèrement à la terre. Dans le second, épandez-le sur le sol exactement comme vous le feriez avec du paillis. S’il n’est pas totalement mûr, préférez étaler votre compost comme un paillage autour de vos légumes, afin qu’il y termine sa décomposition.
Matériau équilibré, le compost peut également être comparé à un engrais à action rapide, en raison des éléments minéraux qu’il met rapidement à disposition des plantes. Découvrez comment le fabriquer.
Planter des engrais verts au potager
Les engrais verts sont des plantes d’interculture que l’on sème au potager dans le seul but d’enrichir et d’améliorer la terre.
Elles permettent d’abord de protéger le sol des intempéries, et en particulier du lessivage de la pluie auquel les terres nues sont très sensibles.
Par ailleurs, cette matière végétale dense produit des racines vigoureuses qui viennent ainsi travailler et ameublir la terre en profondeur.
Enfin, une fois fauchées et incorporées au sol (quelques semaines après le fauchage), ces plantes lui apportent de la matière organique en se décomposant.
Notez que les engrais verts ont le pouvoir de fixer et de retenir les sels minéraux dont les cultures potagères ont besoin pour se développer. On distingue ainsi deux familles d’engrais vert :
- les légumineuses, qui captent l’azote de l’air pour le restituer dans le sol, tels que le trèfle et la vesce ;
- et les brassicacées, qui apportent du potassium et du phosphore à la terre, comme la moutarde (blanche ou brune) et le colza.
Le semis d’engrais vert intervient généralement en automne au potager, où il vient remplacer les anciennes cultures. Mais le semis peut tout aussi bien intervenir au printemps ou en été, du moment que vous ne prévoyez pas d’y installer d’autres plantes avant quelques mois.
Le fauchage dépend quant à lui de la date du semis, et il doit toujours intervenir avant la monter en graines.
Pailler le sol avec un paillis organique
En se décomposant, le paillis organique permet de renouveler la couche humifère du sol. On l’installe en couche épaisse autour des cultures du potager, et on le renouvelle régulièrement afin de maintenir la richesse de la terre, mais aussi pour retenir l’humidité et empêcher le développement des adventices.
Mais attention, pour préserver l’équilibre du sol, vous devez varier votre paillis organique. Il en existe deux types à utiliser au potager pour enrichir le sol :
- le paillis riche en azote (résidus de tontes, déchets tendres du jardin…) ;
- et le paillis riche en carbone (paille, feuilles mortes, BRF…)
Les feuilles mortes
Un paillis de feuilles mortes permet de reproduire la nature du sol des forêts en produisant un humus qui se dégrade très facilement. Elles sont en outre très faciles à trouver gratuitement, puisqu’il suffit de les ramasser et de les stocker tous les automnes avant de les utiliser au potager.
Étendez indistinctement une couche de paillis de feuilles mortes, épaisse de 5 à 10 cm, autour de toutes les plantes de votre potager.
La paille
Contrairement aux feuilles mortes, la décomposition de la paille est assez longue. Mieux vaut donc ne pas l’utiliser trop fraîche, sans quoi vos plantes devront attendre longtemps avant de profiter de ses nutriments.
Puisqu’elle est carbonée, la paille a l’avantage d’être très appréciée des lombrics qu’elle attire au potager. Grands amis des jardiniers, les vers de terre aèrent naturellement le sol.
Les déchets de cuisine
Si les déchets de cuisine permettent de réaliser son propre compost, ils peuvent aussi être étendus directement sur le sol, et ainsi être utilisés comme paillis organiques.
Matériaux azotés, ils peuvent judicieusement être recouverts d’une couche de paille ou de feuilles mortes afin d’équilibrer le tout en carbone (ce qui permet aussi de camoufler les déchets verts plutôt disgracieux).
Les résidus de tonte
On peut également facilement recycler les résidus de tonte de pelouse en paillage pour le sol du potager.
Attention toutefois de ne pas étendre l’herbe en couches trop épaisses, au risque qu’elle pourrisse. Faites sécher l’herbe coupée au soleil pendant une bonne semaine avant de l’utiliser. Très riches en azote, on recommande généralement d’utiliser les résidus de tonte en mélange avec un matériau carboné, telles que les feuilles mortes et la paille.
Le BRF
Le BRF est obtenu par broyage des branches. En se décomposant, ce paillis organique apporte un humus stable à la terre, ce qui augmente sa fertilité sur le long terme. Par ailleurs, le BRF permet de préserver l’humidité du sol et de ralentir son tassement.
Élément carboné, attention de ne pas l’étendre en couches trop épaisses, au risque d’appauvrir en azote la surface du sol.
Utiliser les feuilles des plantes à purins végétaux
Ortie, consoude et prêle sont des plantes riches en nutriments, dont on fait des purins végétaux très utiles au potager. Le purin d’ortie est sans doute le plus connu. Particulièrement riche en azote, on l’utilise pour renforcer les plantes et pour stimuler leur fructification. Ce qu’on sait moins, en revanche, c’est que les feuilles de ces super-plantes peuvent être utilisées tel quel pour enrichir naturellement le sol du potager. Des arrosages réguliers permettent notamment d’en renforcer les effets.
L’ortie
En ajoutant des feuilles d’ortie à votre compost, vous enrichirez ce dernier en azote. Il est également possible d’étendre l’ortie directement au pied de vos plantes potagères. Découvrez la recette pour un purin d’ortie réussi !
La consoude
Grâce à leur décomposition rapide, les feuilles de consoude sont capables de compenser les carences en potasse de vos plantations.
La prêle
Enfin, la prêle est une plante très riche en silice organique végétale, mais aussi en calcium et en potasse. Elle vous sera d’une aide utile pour enrichir naturellement la terre du potager.
Enrichir la terre du potager avec du fumier
Le fumier peut être utilisé pour fertiliser naturellement et rapidement les sols argileux et peu humifères. En effet, il leur apporte, à forte dose, de l’humus et d’autres éléments rapidement assimilables.
On l’utilise à l’automne dans les nouveaux potagers. Préférez alors utiliser du fumier vieux d’au moins 1 ou 2 ans, et issu d’un élevage où les animaux vivent en extérieur. Évitez également de l’enfouir trop profondément dans la terre.
À noter : un fumier dont la paille est très visible est généralement bien équilibré. En revanche, un fumier dont la paille est peu visible s’avère plus riche en azote qu’en carbone.
Miser sur les mycorhizes au potager
La mycorhization est un processus on ne peut plus naturel qui résulte de l’association des racines et de certains champignons. Normalement présents dans les sols équilibrés, ces derniers font défaut en milieu urbain où la terre est bouleversée par les constructions.
Or, les mycorhizes aident les plantes à se nourrir, à absorber l’eau, à assimiler les minéraux, à avoir des racines denses et ramifiées, à résister à la sécheresse et aux champignons pathogènes.
Aussi, pour améliorer la fertilité de votre potager urbain, vous pouvez l’enrichir à la plantation avec des micro-champignons achetés en jardinerie, ou avec un peu de sol forestier.
Conclusion
Lorsque les plantes du potager ont du mal à pousser et que les récoltes sont décevantes, on pense souvent à tort que la meilleure solution est d’utiliser un engrais chimique pour remédier au problème. Dans les faits, les engrais ne permettent pas d’augmenter la fertilité du sol sur le long terme. Ils offrent simplement un boost temporaire à vos plantes, sans pour autant traiter le problème de fond (mais en ajoutant des composés chimiques à la terre).
Pour enrichir naturellement la terre du potager, préférez donc :
- lui apporter du compost mûr ;
- planter des engrais verts après la dernière récolte ;
- pailler la surface du sol à l’aide d’un paillis organique (tonte de pelouse, déchets verts, paille, feuilles mortes, BRF…) ;
- épandre des feuilles d’ortie (azote), de consoude (potasse), ou de prêle (silice) sur le sol ;
- apporter du fumier d’élevage « extensif » aux sols argileux et peu humifères ;
- ou encore miser sur les mycorhizes en milieu urbain.
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.