Culture du taro : plantation et récolte au potager
Curieuse et passionnée, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Je les utilise dans mon métier de rédactrice web pour vous fournir des informations de qualité. Jardinage, conseils nutritionnels (j’ai une formation de diététicienne) et voyages sont mes domaines de prédilection. Et quand je n’écris pas, je prends des photos et m’occupe de mes chiens !
- 17 Avr 2023, 09:03
Le taro est une plante tubéreuse de la famille des Aracées. On la connaît sous les noms de “colocase des anciens”, “chou de Chine”, “malanga” ou encore “dachine”. Très esthétique, ses feuilles et ses racines sont aussi comestibles même si réunir les conditions de culture optimal est difficile en France : soleil ou mi-ombre, chaleur et terre profonde et riche seront nécessaires pour voir grandir cette plante. Dans le sud de la France ou en Outre-mer, vous pourrez le cultiver à l’extérieur. En revanche, une serre sera nécessaire dans les régions les plus au nord pour obtenir des résultats.
Famille | Aracées |
Cycle | Vivace |
Semis | Ne se sème pas en France |
Quand planter ? | De mars à mai |
Quand récolter ? | De décembre à janvier |
Rendement moyen | Environ 1,5 à 2 kg/m² |
Quelle exposition ? | Ensoleillée à mi-ombragée |
Sol | riche en humus, argileux, meuble, frais et bien drainé |
Distance entre les plants | 50 cm |
Distance entre les lignes | 50 cm |
Sommaire
Les différentes variétés du Taro
Le taro est une plante potagère volumineuse puisqu’elle peut atteindre 80 cm à 1 m de hauteur. Elle possède de grandes feuilles vertes caduques et ses fleurs, très rares en France, sont d’un blanc-jaune. Il existe environ 1 000 variétés de taro à travers le monde. Elles sont le plus souvent cultivées comme plantes ornementales.
Colocasia esculenta
C’est la variété la plus connue et la plus cultivée pour la consommation. On la connaît aussi sous le nom ‘Oreille d’éléphant’ car ses feuilles sont de grand format. Les tubercules sont recouverts d’un duvet brun.
Autres variétés de taro
Le Colocasia antiquorum, l’Alocasia macrorhizos (Songe des Caraïbes), Le Xanthosoma violaceum (dont les tubercules peuvent atteindre 15 kg) ou encore le Xanthosoma sagittifolium (Chou des Caraïbes) sont d’autres variétés de taro comestible.
Comment semer et planter du Taro au potager ?
En France, on cultive surtout le taro comme plante ornementale à l’intérieur, dans les zones humides du jardin ou à l’ombre d’un bananier pour créer un espace tropical.
On ne sème pas le taro, mais on plante les tubercules dans une terre argileuse et riche. Au printemps (mars-avril), déposez les fragments de rhizomes munis de 2 bourgeons dans des pots contenant un mélange de sable et de terreau. Placez-les ensuite à la lumière et au chaud (25 °C). Lorsque les plants ont levé, en mai, vous pourrez les repiquer en pleine terre. L’exposition doit être ensoleillée ou à la mi-ombre. Les tubercules doivent être enterrés à 30 cm de profondeur. Si vous vivez dans le nord et souhaitez cultiver le taro à des fins alimentaires, optez pour la culture sous serre.
La plante peut également être cultivée en pot, ce qui sera utile pour l’hivernage, mais réduira le rendement des récoltes. Dans ce cas, déposez une couche de billes d’argile, de graviers ou de tessons de pots en terre cuite dans le fond pour assurer le drainage de l’eau. Enfin, certaines variétés de taro se développent bien au bord d’un bassin, tant que la motte n’est pas immergée. Dans ce cas, n’apportez pas d’engrais, surtout s’il y a des poissons dans le bassin.
En été, un buttage, comme pour les pommes de terre, favorise le développement des tubercules. Les arrosages réguliers, notamment en période de sécheresse, dynamisent le développement du feuillage.
Entretien et récolte du Taro
Pour obtenir un sol fertile, épandez du fumier ou du compost dès l’automne. Des cendres de bois allègent le sol. Pour mélanger fumier, compost et/ou cendres en profondeur, utilisez une fourche bêche et retournez bien la terre. Juste avant la plantation, vous pourrez de nouveau travailler la terre pour l’ameublir.
Les arrosages doivent être réguliers car cette plante apprécie les atmosphères humides, sauf en hiver. Un apport d’engrais au printemps est important pour soutenir le développement du taro.
C’est une plante qui craint le gel. C’est pour cette raison qu’une culture en pleine terre n’est pas possible au nord de la France. Dans le sud de la France, ne négligez pas la mise en place d’un paillage épais qui protège le sol du froid. En été, il vous permettra de limiter la fréquence des arrosages, de conserver la fraîcheur du sol et de réduire la prolifération des mauvaises herbes. Les plantes cultivées en pot pourront être rentrées dans une véranda par exemple. Les racines de taro ne tolèrent pas les températures inférieures à 2 °C. Ses feuilles tombent à partir de 15 °C.
Pour multiplier les plants de taro, procédez à la division des rhizomes. Pour cela, déterrez les plants, séparez les tubercules avec précaution et replantez-les où vous le souhaitez.
On récolte les tubercules de taro en fin d’année pour leur laisser le temps de se former. Les feuilles qui sèchent sont un indice qui annonce le début des récoltes. Manipulez la plante avec des gants car le contact peut provoquer irritations et démangeaisons.
Vous pourrez les conserver dans une couche de sable, dans un lieu sec et frais. Vous pouvez également les éplucher avant de les congeler. Toutefois, la valeur nutritive du taro est meilleure lorsqu’il est consommé rapidement après la récolte. Les jeunes feuilles se consomment immédiatement après la récolte.
Les maladies et nuisibles du Taro
Un excès d’humidité en hiver pourra entraîner le pourrissement des racines. Les araignées rouges, les pucerons, les chenilles et les aleurodes sont des ravageurs du taro.
Les maladies cryptogamiques
Les champignons sont attirés par l’humidité en général. Dans tous les cas, coupez et brûlez les parties atteintes pour éviter la propagation des spores. Les décoctions de prêles et les purins d’orties sont des traitements préventifs efficaces. Lors de l’arrosage, évitez de mouiller le feuillage. La pourriture grise ou le mildiou peuvent atteindre le taro.
Les ravageurs
Les araignées rouges sont attirées par une atmosphère sèche et un arrosage important. Limiter les apports d’engrais, pulvériser des décoctions de prêles ou du purin d’orties et libérer des prédateurs naturels (comme les coccinelles) seront des moyens de lutte efficaces. Comme pour les maladies cryptogamiques, coupez et brûlez les parties atteintes.
Les pucerons et les aleurodes piquent les feuilles et les tiges pour se nourrir de la sève. Les pucerons peuvent transmettre des maladies virales tandis que les aleurodes produisent un miellat collant qui attire une maladie fongique : la fumagine. Des pièges jaunes collants attirent les aleurodes. Les coccinelles, les chrysopes et les syrphes, sont des prédateurs des pucerons. En cas d’attaque importante, vous pourrez utiliser un mélange d’eau et de savon noir, mais il sera également destructeur pour les insectes auxiliaires du jardin.
Les chenilles apprécient les feuilles de taro. Des filets anti-insectes protègeront les cultures des adultes en cas de forte attaque.
Quels sont les bienfaits nutritionnels du Taro ?
Les racines renferment du calcium et du fer et sont riches en amidon et en potassium. Les feuilles sont riches en vitamines A, B et C. Comme il renferme de l’oxalate, le taro doit absolument être cuit avant d’être consommé. Dans le cas contraire, des irritations de la peau et des muqueuses buccales pourraient se manifester. Il faudra les cuire dans une première eau de cuisson (que vous jetterez) avant de les cuisiner. La texture du tubercule est légèrement farineuse et son goût ressemble à la châtaigne. Vous pouvez réaliser des soupes et potages ou cuisiner le taro en poêlées et gratins. On prépare les jeunes feuilles comme des épinards.
Rôle sur la glycémie
Riche en amidon, le taro limite les pics (hauts et bas) de glycémie. Il réduit également les envies de sucre. Sa teneur en amidon en fait un aliment très énergétique et rassasiant.
Rôle sur la digestion
Les feuilles de taro auraient un effet bénéfique pour traiter les diarrhées. Les tubercules soigneraient les troubles du transit.
Rôle des antioxydants
Comme de nombreuses plantes, le taro est riche en antioxydants. Ces derniers luttent contre les radicaux libres responsables du vieillissement prématuré des cellules. Le taro aide donc le système immunitaire et réduit les risques de maladies cardiovasculaires. Il aurait aussi un rôle régulateur de la tension artérielle.
Curieuse et passionnée, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Je les utilise dans mon métier de rédactrice web pour vous fournir des informations de qualité. Jardinage, conseils nutritionnels (j’ai une formation de diététicienne) et voyages sont mes domaines de prédilection. Et quand je n’écris pas, je prends des photos et m’occupe de mes chiens !