Culture de la rhubarbe : plantation et récolte au potager

La rhubarbe est une plante potagère vivace au goût acidulé très particulier. Elle ne fait pas toujours l’unanimité, mais si vous aimez sa saveur, elle est très facile à cultiver. Ce sont les tiges, appelées aussi pétioles, qui ont un intérêt gustatif. La récolte débute à partir de mai/juin (avril pour les variétés précoces) et dure jusqu’en octobre. Les pétioles de printemps sont les plus tendres. 

Les feuilles, qui mesurent 30 à 70 cm de diamètre, sont ornementales, mais toxiques car elles contiennent de l’acide oxalique. Pour autant, elles ne sont pas inutiles. Vous pourrez les utiliser pour réaliser un purin qui repoussera les pucerons. Un pied de rhubarbe bien implanté peut survivre une dizaine d’années. Pour la consommation régulière d’une famille de 4 personnes, comptez deux pieds de rhubarbe dans le jardin. 

Les différentes variétés de rhubarbes

Il existe deux grands types de rhubarbes : les variétés vertes et les variétés rouges. Il existe aussi quelques rares variétés panachées. Le goût est le même quel que soit le type, même si la rhubarbe rouge est légèrement plus douce et la verte plus acidulée. Pour ne pas avoir à choisir, plantez différentes variétés !

Rhubarbe ‘Géante Race Victoria’ (Rheum rhaponticum Victoria)

Elle atteint 60 cm à maturité et produit abondamment de gros pétioles verts délicieux. C’est une variété verte qui se récolte de mai à septembre. 

Rhubarbe ‘Canada Red’ (Rheum rhabarbarum Canada Red)

C’est une grande variété puisqu’elle peut mesurer jusqu’à 80 cm. Même si les tiges sont un peu filandreuses, elles sont particulièrement sucrées. 

Rhubarbe ‘Mira’ (Rheum (x) hybridum Mira)

C’est une rhubarbe productive et précoce qui se récolte dès le mois d’avril. Ses tiges sont vertes, mais leur saveur reste douce, ce qui est idéal pour réaliser des tartes. 

Rhubarbe ‘Raspeberry Red’ (Rheum (x) hybridum Raspberry Red)

On la trouve aussi sous le nom de ‘Frambozen rood’. Cette rhubarbe aux tiges roses présente une chair verte. Elle se récolte entre fin mai et début juin et est appréciée pour sa douceur. 

Autres variétés

Vous pourrez déguster la rhubarbe à tiges vertes ‘Goliath’ et celle aux tiges rouges ‘Sutton’s Seedless’ jusqu’en septembre. Pour une couleur panachée de rouge et de vert, optez pour la ‘Red Champagne’, qui peut être récoltée dès le mois de mai. La rhubarbe ‘Valentine’ est moins productive, mais elle résiste bien à la sécheresse. 

Comment semer et planter de la rhubarbe au potager ?

Les semis s’effectuent au printemps (en avril-mai) ou à la fin de l’été (d’août à septembre) dans des godets. Le substrat idéal sera un terreau pour semis additionné de compost. Arrosez sans excès durant 10 à 30 jours. Les plantules peuvent être installées en pleine terre lorsqu’elles ont 4-5 feuilles. Si le semi a lieu en automne, conservez vos plants à l’abri du gel durant l’hiver. Vous pourrez ensuite les repiquer au printemps. Deux ans de croissance sont nécessaires après les semis avant de récolter les premiers pétioles. 

Replantez la rhubarbe vendue en pot de préférence à l’automne. Le printemps est également une bonne saison pour installer un plant en pleine terre, notamment dans les régions les plus froides. Le trou de plantation devra mesurer trois fois le volume de la motte. Ameublissez bien le sol et enrichissez-le en compost pour favoriser la reprise du pied. Un paillage d’écorces, feuilles mortes, copeaux ou autre substance végétale conserve la fraîcheur du sol en été et la chaleur en hiver. Lorsqu’il se dégrade, il apporte, en plus, des éléments nutritifs au sol. Même si la rhubarbe est très rustique (elle tolère des températures jusqu’à – 15 à – 20 °C), cette protection supplémentaire lui sera bénéfique.

Cette plante se développe bien au soleil ou à la mi-ombre. Elle produira toutefois davantage si elle reçoit une bonne dose de soleil. Le sol doit être riche en matière organique, frais et toujours humide. C’est une plante qui n’apprécie pas vraiment les sols calcaires. Comme elle peut atteindre 1,50 m d’envergure, elle aura besoin de place. Au lieu de l’installer dans le potager, où elle pourrait nuire au développement des autres plantes, vous pouvez la placer dans un massif au sein duquel ses feuilles et ses tiges colorées se distingueront et sublimeront les autres végétaux.

Sur une terrasse, la rhubarbe peut être cultivée en pot. Ce dernier devra mesurer au moins 50 cm de diamètre et presque autant en profondeur. La plante s’y développera bien si la terre est riche en matière organique et si le sol reste humide. Comme la plante prend beaucoup de place, une culture en pot peut également être une solution pour en profiter dans un jardin tout en maîtrisant son expansion. 

Entretien et récolte de la rhubarbe

La patience sera nécessaire avant de pouvoir déguster une délicieuse tarte à la rhubarbe, puisque la récolte ne se fait que 2 ans après un semis. Pour en profiter plus rapidement, il vaudra mieux acheter des pieds déjà formés. Même si la floraison de certaines espèces est spectaculaire, il est préférable de supprimer les fleurs de rhubarbe rapidement pour que la plante n’utilise que son énergie afin de développer ses tiges. 

Gourmande en compost, un apport de 3 à 4 kg par m² chaque automne nourrit la rhubarbe. Elle a également des besoins en eau très importants. 

La division de touffes est possible pour multiplier les pieds ou réduire le volume de vos plantes. Elle ne se réalise que sur des plantes de 3 ou 4 ans minimum. En mars ou à l’automne, tranchez la souche à la bêche. Gardez un maximum de racines et conservez 3 feuilles par éclat (en hiver, repérez les bourgeons). Vous pourrez alors replanter vos éclats. 

Ce sont les tiges (ou pétioles) qui se récoltent dès le mois de mai et jusqu’en octobre. Il vous suffit de les couper à la base. Choisissez des pétioles fermes et laissez toujours 1/3 des tiges sur le pied. La rhubarbe se conserve quelques jours au réfrigérateur ou quelques mois au congélateur si les tiges sont lavées, séchées et coupées en tronçons. 

Les maladies et nuisibles de la rhubarbe

Cette plante vigoureuse est peu sensible aux maladies et nuisibles. Seuls la rouille, les escargots et les limaces l’affaibliront.

La rouille

Même si cette maladie cryptogamique n’est pas dangereuse pour la plante, elle ralentit son développement. Le meilleur traitement est le purin de prêle ou d’ortie (en préventif et en curatif). Vous devrez également supprimer et brûler les feuilles atteintes pour éviter la propagation du champignon. Ne pas arroser le feuillage sera par ailleurs un bon moyen de prévention.

Les gastéropodes

Limaces et escargots se délectent de son feuillage. Pour ne pas attirer ces petites bêtes qui vivent surtout la nuit, n’arrosez pas le soir. Lorsque vous trouvez un escargot ou une limace, enlevez-le du jardin. L’ail, le thym, la bourrache et de nombreuses autres plantes sont de bons répulsifs naturels. Plantez-les à proximité des rhubarbes pour éloigner ces nuisibles. Un filet et l’utilisation d’un fil de cuivre posé au sol peuvent également être des solutions avant d’envisager l’utilisation de produits répulsifs. Retrouvez toutes nos solutions pour éloigner les escargots de votre potager.

Quels sont les bienfaits nutritionnels de la rhubarbe ?

On déguste la rhubarbe cuite, en compotes, confitures, dans des gâteaux ou des tartes. Vous pourrez également réaliser des chutneys pour accompagner un saumon grillé ou un gigot d’agneau. Elle est très peu calorique puisqu’elle apporte 21 kcal pour 100 grammes. Elle est notamment riche en calcium, manganèse, potassium et vitamine K. Sa teneur en vitamine C et en antioxydants est intéressante, mais, malheureusement, la cuisson les altère fortement. Elle contient aussi de l’oxalate et est donc déconseillé aux personnes sensibles aux calculs rénaux, car elle peut les favoriser. 

Réduire le cholestérol

Le cholestérol n’est pas à négliger puisqu’il est à l’origine de l’athérosclérose qui augmente le risque de maladies cardiovasculaires. Une consommation régulière de rhubarbe aiderait à réduire le taux de “mauvais cholestérol”, sans impacter le “bon cholestérol”. Ce phénomène s’expliquerait par la présence de fibres dans les tiges consommées.

Encourager le transit intestinal

Cette importante source de fibre a aussi un impact direct sur le transit. Les fibres insolubles, surtout, sont présentes en très grande quantité. Ce sont elles qui régulent le transit et peuvent s’avérer laxatives.