Culture des mûres : plantation et récolte au potager
Curieuse et passionnée, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Je les utilise dans mon métier de rédactrice web pour vous fournir des informations de qualité. Jardinage, conseils nutritionnels (j’ai une formation de diététicienne) et voyages sont mes domaines de prédilection. Et quand je n’écris pas, je prends des photos et m’occupe de mes chiens !
- 02 Mar 2023, 09:52
Pour obtenir de délicieuses mûres, il faut cultiver… des ronces ! En effet, le “mûrier” est une toute autre plante (qui produit aussi des fruits) puisqu’il s’agit d’un arbre de la famille des moracées. Invasive, on ne pense donc pas forcément à installer la ronce dans le jardin. Pourtant, elle offre de délicieux fruits à croquer ou à préparer en tartes ou en confitures. La croissance des ronces est rapide et facile. C’est une culture qui ne demande que très peu d’entretien. Une taille régulière vous permettra de réguler son développement. Rustique, cette rosacée est vivace et tolère très bien le froid et le gel (de – 8 à – 25 °C selon les variétés).
Famille | Rosacées |
Cycle | Vivace |
Semis | De mars à juin |
Quand planter ? | De mars à juin |
Quand récolter ? | De mi-juillet à octobre |
Rendement moyen | Environ 1,2 à 1,5 kg/m² |
Quelle exposition ? | Au soleil ou à la mi-ombre |
Sol | À tendance acide, riche en humus, frais et bien drainé. |
Distance entre les plants | 2 à 3 m |
Profondeur pour une plantation en pot | 50 cm |
Profondeur des semis | 5 mm |
Sommaire
Les différentes variétés des mûres
Il existe de nombreuses variétés de ronces. On distingue les ronces sauvages des ronces cultivées, souvent appelées “mûres-framboises”. Les cultivars ont été sélectionnés pour obtenir des fruits plus gros et savoureux, des tiges (presque) sans épines, et un rendement toujours plus important. Même si les ronces fruitières sont généralement autofertiles, posséder deux pieds de variétés différentes vous assurera une meilleure production.
Les “mûres-framboises”
Il existe plusieurs cultivars de la Rubus fructicosus. La ‘Reuben’ est très précoce et vous permettra d’obtenir des fruits dès la mi-juillet et jusqu’en automne car elle est remontante. Pour une ronce sans épines, optez pour la ‘Smoothstem’, un peu moins rustique, mais qui produit des mûres d’août à octobre. Pour végétaliser un mur toute l’année, pensez au feuillage persistant du ‘Thornless Evergreen’ (tardif) ou au ‘Loch Ness’ (précoce). En ville, des variétés naines comme le ‘Little Black Prince’, qui ne dépasse pas 1 mètre ou autofertile comme le ‘Black Satin’ sont toutes indiquées.
Rubus ursinus
Cette ronce est un hybride américain, même si elle ressemble à nos “mûres framboises”. Elle possède des fleurs mâles et des fleurs femelles et un seul pied suffit pour obtenir des fruits. Elle est rustique jusqu’à – 5 °C.
Comment semer et planter des mûres au potager ?
On sème rarement les ronces, car il est plus facile d’installer des jeunes plants. En effet, les graines de certaines variétés sont très difficiles à faire germer. Vous pouvez toutefois semer vos graines de mars à juin, sous abri jusqu’aux dernières gelées. Les graines ont besoin d’une température de 15 à 20 °C pour germer. Elles lèvent au bout de quelques semaines. Le substrat devra être humide sans être détrempé. Lorsque les plantules auront 4 feuilles, vous pourrez repiquer les plants.
Les graines de certaines espèces ont besoin de 48 heures de trempage à température ambiante et d’une stratification à froid (un procédé pour lever la dormance des graines). Cette méthode simule le passage de l’hiver pour encourager la germination.
En plantant des arbustes déjà formés, vous aurez davantage de chance de voir votre plante se développer. Vous pouvez acheter un pied ou en obtenir un à partir d’un pied déjà en place grâce à une technique de multiplication végétative.
On multiplie aussi les ronces grâce à des techniques de reproduction végétative :
- Bouturage : Il s’effectue en hiver. Prélevez un rameau de bois sec de 20 cm et de 0,5 à 1 cm de diamètre. Enlevez les feuilles à la base et enfoncez-le de moitié dans un terreau spécial bouturage de préférence. Lorsque les feuilles se développent, vous pouvez rempoter votre bouture.
- Division : Elle s’effectue au printemps. Avec une fourche bêche, sortez la touffe du sol. Prenez soin de ne pas abîmer les racines. Divisez-la avec un couteau ou une bêche pour obtenir 2 pieds que vous re-planterez où vous le souhaitez.
- Marcottage : Le marcottage est naturel chez la ronce. Les tiges qui touchent le sol s’y enfoncent et des racines se forment. Vous pouvez forcer le marcottage en tirant les tiges souples qui n’ont pas fleuri vers le sol à la fin de l’été. Ôtez les feuilles de la partie qui touchera le sol et réalisez une incision de 1 à 2 cm. Enterrez la tige et maintenez-la dans la terre à l’aide de pierres ou d’attaches. Prenez soin de relever le reste de la tige le long d’un tuteur. La marcotte pourra être séparée de la plante mère au printemps.
La ronce apprécie les expositions ensoleillées et mi-ombragées (mais la production de fruits peut être moins importante). Le sol idéal sera à tendance acide, profond, riche en humus, frais et bien drainé. Il est possible de cultiver la ronce en pot. Ce dernier devra mesurer au moins 50 cm de profondeur et une couche de billes d’argile ou de graviers dans le fond du pot assurera le drainage de l’eau. Palissez votre arbuste ou faites le courir le long d’un mur, la plante peut s’avérer très décorative.
Entretien et récolte des mûres
Les ronces n’ont pas besoin d’entretien. Attachez les tiges pour guider leur développement. Buttez les pieds afin qu’ils s’ancrent bien dans le sol et supprimez les rejets de la base dès que vous les apercevez.
Un paillage permettra de conserver la chaleur du sol en hiver et sa fraîcheur en été. Vous réduirez ainsi les besoins en eau. L’arrosage n’est vraiment nécessaire qu’au moment de la plantation.
En automne, un apport de compost ou de matière organique enrichira le sol et apportera des éléments nutritifs à vos plantes et au sol.
À la fin de l’automne et en hiver, coupez les branches qui ont fructifié, le bois mort et les parties abîmées. Conserver 5 ou 6 branches pour l’année suffisante suffira. Si la taille n’est pas obligatoire, elle vous permettra toutefois de ne pas être rapidement envahi·e·s par un buisson de ronces !
On récolte les mûres de la mi-juillet, pour les variétés les plus précoces, jusqu’en octobre, pour les variétés les plus tardives. Prélevez délicatement les fruits à la main lorsqu’ils sont bien noirs et un peu mous.
Vous pourrez conserver vos fruits 2 à 3 jours au réfrigérateur et jusqu’à 6 mois au congélateur. Dans ce cas, lavez et séchez les mûres soigneusement avant de les placer dans un sachet hermétique.
Les maladies et nuisibles des mûres
Les ronces sont relativement résistantes aux ravageurs et maladies, surtout lorsqu’elles sont bien installées. Ce sont les jeunes plants qui seront les plus fragiles.
Les maladies cryptogamiques
La rouille et l’anthracnose sont les principales maladies causées par des champignons microscopiques qui peuvent toucher les ronces. La rouille se caractérise par des petites taches brun orangé tandis que l’anthracnose se manifeste par des tâches brun clair puis des nécroses. Pour toutes les maladies fongiques, il est important de supprimer et brûler les parties atteintes pour limiter la propagation des spores. Un purin d’ortie ou une décoction de prêle peuvent s’avérer efficaces pour enrayer l’attaque.
Les ravageurs
Le puceron et le ver de la framboise sont les principaux ravageurs des ronces. Les larves du ver de la framboise (un petit coléoptère) se logent dans les fruits qu’elles dévorent. L’insecte adulte, quant à lui, se nourrit des bourgeons. Une infusion de tanaisie ou des plantations d’ail éloignent les adultes. Le puceron pourra être éliminé grâce à des lâchers de prédateurs naturels (larves de coccinelles, chrysopes ou syrphes).
Quels sont les bienfaits nutritionnels des mûres ?
Au moment de la cueillette, il sera difficile de résister à l’envie de croquer ce fruit caractéristique de la fin de l’été. S’il vous en reste, vous pourrez réaliser de nombreux desserts ou goûter, de la plus simple salade de fruits frais aux crumbles, tiramisu et autres gourmandises sucrées. Comme toutes les baies, la mûre possède de fabuleux pouvoirs. Ce fruit apporte 43 kcal pour 100 grammes. Il est riche en fibres, en manganèse, potassium, fer et vitamine K. C’est une bonne source de vitamine C lorsqu’il est consommé cru car cette vitamine disparaît sous l’effet de la chaleur. Pourtant, n’hésitez pas à cuisiner la mûre dans des tartes ou en confitures parce qu’elle révèle alors toute sa saveur !
Pouvoir antioxydant
Comme toutes les baies, la mûre est riche en antioxydants. Ils aident l’organisme à lutter contre les radicaux libres et le protègent ainsi du vieillissement cellulaire, des maladies cardiovasculaires et de certains cancers. La mûre renforce ainsi le système immunitaire.
Favorise le transit
Les fibres (1,7 gramme pour 100 grammes) régulent le transit intestinal et encouragent la sensation de satiété. Par ailleurs, la mûre contient 85 % d’eau, ce qui aide aussi la digestion.
Curieuse et passionnée, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Je les utilise dans mon métier de rédactrice web pour vous fournir des informations de qualité. Jardinage, conseils nutritionnels (j’ai une formation de diététicienne) et voyages sont mes domaines de prédilection. Et quand je n’écris pas, je prends des photos et m’occupe de mes chiens !