Culture de l’ail : plantation et récolte au potager
Curieuse et passionnée, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Je les utilise dans mon métier de rédactrice web pour vous fournir des informations de qualité. Jardinage, conseils nutritionnels (j’ai une formation de diététicienne) et voyages sont mes domaines de prédilection. Et quand je n’écris pas, je prends des photos et m’occupe de mes chiens !
- 15 Fév 2023, 12:25
L’ail est une vivace aromatique de la famille des alliacées. On en consomme le bulbe qui est un condiment en cuisine. Les fleurs sont également très décoratives dans le jardin. On ne sème pas souvent l’ail car les résultats sont très aléatoires. Sa culture est plus aisée si on plante les bulbes, appelés “caïeux”. L’ail relève la saveur de nombreux plats en cuisine. Il possèderait aussi des propriétés intéressantes pour rester en bonne santé.
Famille | Alliacées |
Cycle | Chaque année |
Semis | Les semis de bulbilles se font en septembre/octobre |
Quand planter ? | En octobre et de la mi-mars à la mi-avril |
Quand récolter ? | De juin à mi-octobre |
Rendement moyen | Environ 2 kg/m² |
Quelle exposition ? | Au soleil |
Sol | argilo-siliceux ou argilo-calcaire et bien drainé |
Distance entre les plants | 10 cm |
Distance entre les lignes | 30 cm |
Profondeur de plantation | 2,5 cm |
Sommaire
Les différentes variétés d’ail
Il existe deux grands groupes d’ail, que l’on distingue par leur saison de plantation : les ails d’automne et les ails de printemps. Il existe des ails à bâton et des ails sans bâton. Les premiers produisent une hampe florale rigide utile pour le tressage, les seconds ne produisent pas de hampe florale, mais les bulbes sont plus volumineux.
Ails d’automne
Les ails d’automne sont l’ail blanc et l’ail violet. On peut par exemple citer l’ail ‘Blanc de la Drôme’, le ‘Messidrome’ ou le ‘Violet de Cadours’. Ces variétés se conservent moins longtemps. Elles sont plus sensibles à l’humidité, mais résistent davantage à l’hiver. Les bulbes sont plus gros, car plus l’ail subit une période de froid, plus les caïeux seront gros.
Ails de printemps
L’ail rose (ail rose d’Auvergne ou l’ail rose à bâton ‘Flavor’ par exemple) et l’ail rouge (‘De Nubie’ par exemple) sont des ails de printemps. L’ail rose peut être planté dès la fin de l’hiver si le climat est doux. Elles se conservent bien. Les bulbes sont plus petits.
Comment semer et planter de l’ail au potager ?
On sème rarement des graines d’ail car leur levée est très aléatoire. Par ailleurs, les fleurs sont souvent stériles. Toutefois, les bulbilles (produites par les fleurs, qui ressemblent à des graines, mais sont en fait des clones de la plante) donnent des pieds exempts des maladies qui peuvent être transmises par le sol. Même si cette technique est plus lente, les plants issus de bulbilles seront plus vigoureux et les bulbes plus gros. Il peut donc être intéressant de récupérer les bulbilles de certains de vos plants. Dans ce cas, laissez les fleurs se développer et mûrir. Récoltez-les vers la fin de l’été, lorsque la tige brunit. Conservez-les à l’abri de la lumière et au sec jusqu’en septembre/octobre. À ce moment, égrenez les bulbilles et plantez-les en pot, à 2,5 cm de profondeur, la pointe vers le haut. Vous pouvez aussi les installer directement en pleine terre. Dans ce cas, recouvrez-les d’un paillis pour les protéger du froid de l’hiver. Le paillage sera également utile pour réduire le développement des mauvaises herbes et l’évaporation de l’eau en été.
La première année, vous ne récolterez pas de bulbes. Vous pourrez toutefois ramasser des aillets (jeunes plants d’ail) qui se consomment comme de la ciboulette. Conservez quelques plants pour obtenir des petits bulbes de la fin juillet jusqu’au mois d’août. Ils se récoltent alors lorsque les feuilles jaunissent. Laissez-les sécher puis replantez-les en septembre/octobre, comme des caïeux du commerce. Les caïeux correspondent à ce qu’on appelle les “gousses” d’ail.
Si vous achetez vos bulbes d’ail dans le commerce, choisissez des bulbes certifiés sans virus ou maladie. Vous pouvez également planter des caïeux issus de gousses achetées pour votre consommation. Sélectionnez ceux situés sur l’extérieur du bulbe. Creusez des sillons de 3 à 4 cm de profondeur, espacés d’environ 30 cm, et placez les caïeux la pointe vers le haut, en quinconce. Espacez-les de 10 à 12 cm. Refermez les sillons en recouvrant les caïeux de quelques centimètres de terre fine.
Le sol doit absolument être bien drainé car une terre trop lourde, qui retiendrait l’eau, pourrait provoquer un pourrissement des bulbes. L’ail peut aussi être cultivé en pot. Dans ce cas, versez des billes d’argile ou des graviers dans le fond du pot pour faire la couche de drainage. Le dernier apport de fumure doit dater d’un an car un sol trop riche et des fumures non décomposées provoquent le pourrissement les bulbes.
Entretien et récolte de l’ail
L’ail est peu exigeant. Toutefois, vous obtiendrez une meilleure récolte en :
- Désherbant régulièrement pour éviter que les mauvaises herbes concurrencent les jeunes plants ;
- Arrosant régulièrement en cas de sécheresse sans noyer les plantes ;
- Éliminant les ravageurs.
Pour obtenir des bulbes plus gros, il faudrait nouer les tiges lorsqu’elles commencent à jaunir. Ainsi, le développement des plantes s’arrêterait et la sève descendrait dans les bulbes pour s’y concentrer. Cependant, cela n’a pas vraiment été démontré. Par ailleurs, coupez les fleurs qui apparaissent rapidement pour favoriser le développement des caïeux. Si les plantes montent en graines, les bulbes resteront consommables, mais ils seront plus petits.
L’ail planté en automne pourra être dégusté de multiples façons. En effet, dès le mois d’avril, vous pourrez arracher les aillets, dont le bulbe n’est pas encore formé, pour savourer les feuilles comme de la ciboulette dans des salades, fromages blancs ou omelettes. En mai, vous pourrez toujours consommer les feuilles ainsi que les jeunes bulbes. Enfin, en juin, les caïeux arrivent à maturité. Tirez sur les tiges pour les sortir du sol.
Pour les stocker et les conserver, faites-les sécher au moins 48 heures au soleil. N’hésitez pas à réaliser de belles tresses, si cela est possible, qui serviront aussi de décoration dans la cuisine. Nettoyez ensuite les bulbes avec un chiffon mais sans eau, puis gardez-les dans un endroit sec, aéré et plutôt frais (10 à 15 °C), comme un cellier, une cave ou un garage.
Ne cultivez pas l’ail (ou une plante de la même famille) 2 ans de suite au même endroit car il épuise les sols.
Les maladies et nuisibles de l’ail
Des maladies cryptogamiques peuvent attaquer l’ail. Ce sont la chaleur et l’humidité qui favorisent le plus souvent leur apparition. Dans tous les cas, ne pas arroser le feuillage et éviter les excès d’eau réduisent le risque de maladies cryptogamiques. Les feuillages touchés devront être coupés et brûlés pour éviter la dissémination des spores. Les ravageurs comme la teigne ou les larves de hannetons peuvent aussi se nourrir d’ail et dévaster les cultures.
Les décoctions d’ail et macérats permettent de lutter contre la fumagine, le mildiou, l’oïdium, la fonte des semis ou encore les pucerons, acariens et chenilles.
Les maladies cryptogamiques
La rouille se reconnaît grâce aux tâches orangées à brunes qui apparaissent sur les feuilles des plantes touchées. Si la plante est recouverte, elle finit par dépérir. Si la bouillie bordelaise est le traitement le plus efficace, il n’est pas recommandé dans le jardin ou le potager d’un particulier. En effet, mal dosée, la bouillie bordelaise dégrade les propriétés du sol et peut même nuire aux végétaux. Préférez utiliser du purin d’ortie ou de prêle en prévention et dès les premiers signes d’attaque.
La pourriture blanche, le mildiou, le Botrytis, la fusariose ou encore la pourriture verte de l’ail peuvent également toucher cette plante.
Les ravageurs
La teigne du poireau, la mouche de l’oignon, les thrips ou encore les larves de hanneton se nourrissent de ces végétaux.
Les thrips apparaissent lorsque le temps est sec, qu’il y a un peu d’humidité et que les températures sont élevées. Des pièges constitués de plaques engluées bleues permettent d’attraper ces insectes.
La mouche de l’oignon apparaît non seulement sur les oignons, mais aussi sur l’ail, les poireaux et l’échalote. Ce sont les larves qui sont à l’origine des dégâts. Elles creusent des galeries dans les plantes. Un mélange de purin de fougère et de savon noir vous permettra de les éliminer.
La chenille de la teigne du poireau, appelée aussi ver du poireau, infecte les plantes par l’intérieur. Des pièges à phéromones sont efficaces pour lutter contre cet insecte.
Quels sont les bienfaits nutritionnels de l’ail ?
L’ail est pauvre en lipides. Il contient 6 grammes de protéines pour 100 grammes et 33 grammes de glucides environ. Il apporte des composés soufrés, du calcium, du fer, du magnésium, du manganèse, du sélénium et des vitamines (notamment C et B6). L’ail peut être consommé cru ou cuit. Il stimule l’appétit et favorise la digestion. Il possède de nombreuses vertus.
Antiseptique, anti-inflammatoire, anti-viral, anti-infectieux
Les extraits d’ail ou la consommation élevée d’ail frais protégeraient l’organisme d’infections bactériennes et virales et réduiraient les risques de rhumes, de maux de gorge ou encore d’angine.
Aphrodisiaque
L’ail est un vasodilatateur qui favorise la circulation sanguine grâce à l’allicine. C’est un tonifiant qui stimule aussi le désir.
Anti-cholestérol
La consommation de 3 à 10 g d’ail frais par jour aurait pour effet de réduire le taux de “mauvais cholestérol” dans le sang. L’ail fait également partie des aliments recommandés pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires.
Antioxydant
Les antioxydants protégeraient les cellules des radicaux libres. Ces molécules sont impliquées dans le vieillissement prématuré des cellules et les maladies associées (cancers, maladies cardiovasculaires, dégénérescences…). Ce sont les flavonoïdes, les tocophérols et les composés sulfurés qui possèdent ces propriétés.
Anti-allergique
Consommé cru, l’ail peut inhiber l’action d’enzymes inflammatoires à l’origine de réactions allergiques.
Curieuse et passionnée, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Je les utilise dans mon métier de rédactrice web pour vous fournir des informations de qualité. Jardinage, conseils nutritionnels (j’ai une formation de diététicienne) et voyages sont mes domaines de prédilection. Et quand je n’écris pas, je prends des photos et m’occupe de mes chiens !