Culture du romarin : plantation et récolte au potager

Ce petit arbuste, de la famille des lamiacées, possède un feuillage persistant au parfum reconnaissable. On le trouve à l’état sauvage dans le bassin méditerranéen et on le cultive dans les jardins potagers pour l’utiliser comme condiment. Il donne alors de la saveur aux grillades, viandes et poissons. Il est également très décoratif, notamment grâce à ses petites fleurs violettes, bleues, blanches ou rosées. Vous pourrez donc aussi le cultiver dans un massif. Il attirera alors papillons et autres insectes pollinisateurs grâce à ses fleurs mellifères. Il peut aussi vous permettre de former des haies basses de 50 à 70 cm de hauteur. 

Les différentes variétés de romarin

Il n’existe qu’une espèce de romarin (rosmarinus officinalis), mais elle se décline en plusieurs variétés. 

Romarin retombant (Rosmarinus officinalis var. prostratus)

Ce romarin est intéressant pour son port tapissant. Il peut aussi être cultivé en pot. Ses fleurs sont bleues. 

Romarin rampant (Rosmarinus officinalis var. repens)

Excellent couvre sol, ce romarin rampe et prend de la place dans les massifs ! Ses fleurs sont bleues et mauves pâles. 

Autres variétés

Pour de belles fleurs blanches, optez pour la variété ‘Alba’. Le romarin ‘Arp’ supporte bien le froid et possède un parfum légèrement citronné. Pour des fleurs roses, il faudra plutôt choisir la variété ‘Roseus’. Enfin, le ‘Tuscan blue’ a une croissance rapide et peut même atteindre 2 mètres de hauteur. 

Comment semer et planter du romarin au potager ?

À partir du mois de mars, vous pouvez semer les graines en godet ou en caissettes dans un mélange de terre léger (avec du terreau et du sable par exemple). Disposez-les en poquets et recouvrez-les d’une très fine couche de sable. En avril et mai, dans les régions les plus chaudes, vous pourrez semer vos graines directement en pleine terre, à la volée ou en lignes. Les graines ont besoin d’une température de 15 à 21 °C pour germer. Elles lèveront au bout de 18 à 24 jours. 

Après la levée, procédez à un éclaircissage en enlevant les plants les plus faibles. Ne conservez que les pieds les plus vigoureux. 

2 mois après le semis, repiquer vos plants à leur emplacement définitif. En pleine terre, espacez les rangs de 50 cm et les plants de 30 cm pour leur laisser suffisamment d’espace pour se développer. 

Le romarin aime les sols secs, pauvres, légers et bien drainés. En bac, ne négligez pas la couche de drainage en installant des billes d’argile ou des graviers dans le fond du pot. Videz régulièrement les soucoupes pour enlever l’eau stagnante. En pleine terre, ajoutez du sable si votre substrat est trop lourd. C’est un arbuste qui apprécie les expositions ensoleillées. 

Entretien et récolte du romarin

Un binage régulier permet d’aérer la terre et de supprimer les mauvaises herbes. Ainsi, elles ne feront pas concurrence aux jeunes pieds.

Le romarin doit être protégé du froid la première année. Ensuite, il tolère facilement des températures jusqu’à – 15 °C. Dans les régions les plus froides, vous pourrez le cultiver en pot et le rentrer pendant ce premier hiver en cas de doute. Un paillage permettra également de conserver la chaleur du sol en hiver. Il conservera un peu de fraîcheur en été, même si c’est une plante qui supporte bien la sécheresse. Les arrosages doivent d’ailleurs être très modérés. Ils sont importants lors de la plantation et par temps chaud et sec la première année. Lorsque la plante sera bien installée, l’eau de pluie lui suffira. 

Aucun apport d’engrais ne sera nécessaire.

Une taille d’entretien est utile pour conserver un beau port buissonnant et favoriser la ramification et le développement de nouvelles feuilles. Elle s’effectue au printemps ou en automne, durant la floraison, avec un sécateur. Au printemps, vous pourrez bouturer les rameaux de l’année ainsi coupés. Retirez les feuilles de la base, coupez la tête et conservez des tiges de 10 cm que vous piquerez dans un terreau de bouturage ou dans un verre d’eau. Quelques racines apparaissent au bout de deux à trois semaines. 

Il faudra attendre 2 ans après le semis pour commencer les récoltes. Les jeunes rameaux sont les plus parfumés. Vous pouvez utiliser des feuilles fraîches ou bien les laisser sécher et les conserver dans un contenant hermétique dans un endroit sec à l’abri de la lumière. Il peut aussi être congelé ou conservé dans de l’huile à laquelle il transmettra sa saveur. 

Les maladies et nuisibles du romarin

Riche en terpènes, le romarin serait un répulsif naturel de la piéride du chou, la mouche de la carotte ou encore la teigne des crucifères. Il est plutôt résistant aux ravageurs et maladies.

Botrytis cinerea

Il s’agit de la maladie la plus commune. Lorsque l’humidité est trop importante (souvent au printemps et au début de l’automne), le champignon se développe. Il est à l’origine d’un enroulement des extrémités des branches qui forment alors des crosses. Les rameaux brunissent et le feuillage se dessèche. Les parties infestées devront être coupées et brûlées pour éviter toute propagation des spores du champignon. Une décoction de prêle sera efficace pour lutter contre cette maladie cryptogamique. 

Cicadelle

Cet insecte pique le feuillage pour se nourrir de la sève. Les feuilles se décolorent et ne peuvent plus réaliser la photosynthèse. Les jeunes plants peuvent rapidement dépérir. On observe la présence de cicadelle grâce à une sorte de bave sécrétée par les femelles pour protéger leurs œufs. On appelle cela de la “bave de coucou”. Un nettoyage au jet d’eau éliminera ces amas. Les oiseaux, les coccinelles et les punaises mangent les cicadelles. En cas d’attaque importante, un mélange d’eau et de savon noir permettra aussi de vous débarrasser de ces petits papillons. Enfin, des pièges englués rouges et jaunes attireront les cicadelles. 

La chrysomèle du romarin, un petit coléoptère, peut également s’installer, mais elle ne devrait pas lui porter préjudice. 

Quels sont les bienfaits nutritionnels du romarin ?

C’est une plante riche en minéraux et en vitamines A et C. Comme cette dernière disparaît à la cuisson, il est préférable d’ajouter le romarin après. Le romarin est riche en camphre, tanins, flavonoïdes et autres substances bienfaisantes. On utilise le romarin en infusion, mais surtout en huile essentielle, pour bénéficier de toutes ses vertus. En infusion, deux grammes de feuilles séchées dans 150 ml d’eau sera le dosage idéal. 

Stimuler le foie et l’appareil digestif

Le romarin encourage la production de bile ce qui facilite la digestion. Il soulage aussi les ballonnements intestinaux et les douleurs abdominales. 

Effet diurétique

Cette plante stimule les reins et favorise ainsi l’élimination de l’eau et des toxines accumulées par l’organisme. 

Soulager les voies respiratoires

En inhalation, les feuilles de romarin peuvent soulager l’asthme, décongestionner les voies respiratoires, soulager les sinusites et les rhumes.

Efficace sur l’état nerveux

Le romarin agit sur la fatigue et la nervosité. 

Puissant antiseptique

En usage externe, le romarin est un bon antiseptique.