Melon : conseils faciles de plantation et d'entretien
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.
- 24 Nov 2022, 09:30
Avec sa chair savoureuse, fruitée, parfumée et juteuse, le melon fait partie des légumes-fruits les plus appréciés du potager. Cucumis melo L. est issu de la famille des cucurbitacées, et il produit de grandes feuilles en forme de cœur portées par de longues tiges rampantes à vrilles qui courent sur le sol. Pour fructifier, il a besoin de bonnes conditions de culture. Voici donc comment réussir sa plantation de melon et ainsi profiter de ses fruits délicieux !
Sommaire
Semis du melon : nos astuces pour des plants vigoureux
La récolte des graines
Plutôt que d’acheter des graines de melon, on peut tout à fait les récolter directement à l’intérieur du fruit. Pour cela :
- Coupez le melon en deux et récupérez les graines ;
- Faites tremper les semences afin d’en retirer toute la pulpe ;
- Laissez les graines sécher durant deux à trois semaines sur du papier absorbant installé dans une pièce sèche et aérée ;
- Placez vos semences dans une enveloppe en papier marquée du nom de la variété et de la date de récolte des graines.
A NOTER : les graines de melon peuvent ainsi germer durant sept ans.
Le semis des graines
Pour favoriser la germination des graines de melon, le semis doit impérativement intervenir au chaud, c’est-à-dire sous des températures comprises entre 25 à 30°C. Pour une levée plus homogène et plus rapide, vous pouvez les faire tremper dans de l’eau tiède 3 à 4h avant le semis. On sème ensuite dans un sol bien décompacté et enrichi avec du compost riche en potasse.
Deux méthodes de semis s’offrent à vous selon votre région.
- Le semis sous abri, sur couche chaude ou en serre chauffée, intervient dès le mois de mars. Semez 2 à 3 graines de melon en poquet (c’est-à-dire dans un même petit trou) à 1 cm de profondeur, en veillant à les installer pointe vers le bas. Les semis doivent profiter d’un emplacement en pleine lumière.
- Le semis en pleine terre sans protection, qui est uniquement possible sous un climat méditerranéen, intervient à partir de la mi-mai. Semez 2 à 3 graines de melon en poquet, à 1 cm de profondeur et à emplacement ensoleillé (si possible exposé plein sud). Dans l’idéal, semez au pied d’un mur afin de protéger vos semis.
En moyenne, la levée des graines débute 6 à 8 jours après le semis. Éclaircissez alors les rangs pour ne garder qu’un plant par poquet, toujours le plus vigoureux.
Lorsqu’ils sont semés sous abri, les jeunes plants doivent être repiqués à leur emplacement définitif vers la mi-mai dans les régions du sud de la France. En début de culture, protégez-les à l’aide d’un petit tunnel. Dans les régions au nord de l’Hexagone, mieux vaut entièrement cultiver vos melons sous serre.
Plantation du melon : les bons gestes pour réussir
Le choix de la bonne variété
Saviez-vous qu’il existe près de 1 000 espèces et variétés de melons cultivées en Europe, dont presque 250 en France ? La forme des fruits, leur taille, l’aspect de l’épiderme, la couleur de la chair, et même la saveur peuvent ainsi beaucoup varier.
Mais l’aspect et le goût du melon sont aussi impactés par les conditions de culture, et notamment par la chaleur ambiante. Dans les régions les moins chaudes, on opte donc de préférence pour des variétés précoces.
Exemple :
- Si vous résidez au Nord de l’hexagone, préférez cultiver le melon ‘Petit gris de Rennes’, le ‘Sucrin de Tours’ ou encore le melon ‘de Lunéville’.
- Au sud, vous pouvez tenter la culture de toutes les variétés de melons, mais sachez que le ‘Charentais’ reste ici une valeur sûre.
La sélection du bon emplacement
Le melon est une cucurbitacée frileuse qui a besoin de soleil et de chaleur pour prospérer, tout en étant abrité du vent. Pour réussir sa plantation de melon, il faut donc lui offrir un emplacement adapté. Installez vos plants sous une exposition très ensoleillée et bien abritée (un mur offre une bonne protection contre le vent.)
Par ailleurs, le melon aime les sols frais et riches, mais aussi bien drainés. Notez qu’il supporte également bien le calcaire.
À SAVOIR : évitez de planter vos cucurbitacées deux années de suite au même endroit.
La plantation du melon
- Préparer le sol en supprimant les adventices (les mauvaises herbes) et les cailloux, avant de l’enrichir avec du compost.
- Plantez vos pieds de melon en respectant une distance d’1m entre eux.
- Installez une cloche de protection ou un tunnel de culture que vous laisserez ouvert durant la journée et fermé la nuit.
Les bonnes associations de culture
Attention, le melon ne doit jamais être installé à proximité du concombre qui en inhibe la croissance. En revanche, vous pouvez installer vos melons à proximité de vos pastèques, haricots, laitues et pieds de basilic. L’action brise-vent du maïs offre également une protection appréciée du melon.
Entretien du melon : nos conseils pour de belles récoltes
L’arrosage
Si le melon apprécie la chaleur, il a également besoin d’un sol frais en permanence pour prospérer. Pour réussir la plantation du melon, vous devez donc l’arroser régulièrement afin que la terre reste fraîche, sans être détrempée.
Par ailleurs, prenez garde à ne jamais mouiller les feuilles de la plante lorsque vous l’arrosez, afin de limiter les risques de maladies.
Enfin, pour limiter le phénomène d’évaporation du sol et l’apparition des adventices, paillez le sol autour de vos plants de melon.
La taille
Le melon n’a pas besoin d’être taillé, mais il est recommandé de pincer ses tiges afin de stimuler sa ramification et de booster sa production de fruits. Attendez que vos melons soient munis de quatre feuilles et pincez-les juste au-dessus de la seconde feuille. Grâce à ce geste, vous constaterez bientôt l’apparition de tiges secondaires. Plus tard, pincez toutes les tiges qui n’ont pas de fruit, toujours au-dessus de la deuxième feuille. Vous pouvez également pincer les tiges avec des fruits, mais cette fois à deux feuilles au-dessus du fruit.
CONSEIL : n’hésitez pas à supprimer les feuilles qui masquent les fruits, de façon à ce que ces derniers reçoivent un maximum de lumière du soleil.
La préservation des melons
Il est conseillé d’isoler vos melons du sol en fin de saison afin de réchauffer les fruits et de leur éviter de rester en contact avec le sol humide. Pour ce faire, installez tout simplement une planche de bois ou une tuile sous le melon.
Les maladies et ravageurs
Le melon est sensible à un certain nombre de maladies, et il peut être l’objet d’attaques parasitaires. Il est donc utile d’apprendre à en reconnaître les symptômes afin de leur apporter un traitement adapté.
L’oïdium
L’oïdium est une maladie cryptogamique (provoquée par un champignon) qu’on reconnaît au feutrage blanc qu’elle provoque sur les feuilles et les tiges du melon.
- Pour l’éviter, il convient de ne pas mouiller le feuillage lors de vos arrosages.
- Si vos melons sont atteints d’oïdium, supprimez toutes les parties affectées et pulvérisez une décoction de prêle sur vos plants. Les pulvérisations de soufre sur les parties malades sont également très efficaces pour éliminer la maladie.
L’anthracnose
L’anthracnose est une maladie cryptogamique qu’on reconnaît aux taches brunes qu’elle provoque sur les nervures des feuilles, les pétioles, les gousses et les graines du melon.
Dans les cas les plus graves, l’anthracnose provoque le flétrissement de la plante affectée.
Pour la traiter, supprimer toutes les parties atteintes par la maladie et pulvérisez des extraits de prêle sur la plante.
La fusariose
La fusariose est une maladie fongique qui peut affecter le melon. Elle provoque alors son flétrissement. On la reconnaît au brunissement de toutes les parties de la plante, ainsi qu’au pourrissement de ses racines.
- Pour l’éviter, veillez à bien enrichir le sol avec du compost avant la plantation du melon et apportez à ce dernier un engrais organique azoté (comme du purin d’ortie). Pensez également à bien pailler le sol autour de vos cucurbitacées.
- En cas de maladie avérée, supprimez toutes les parties affectées et remplacez complètement le substrat (la terre de plantation.)
Les gastéropodes
Parmi les principaux ravageurs du melon, les limaces et escargots arrivent en première place.
Ces gastéropodes se régalent des feuilles de vos cucurbitacées, en particulier lorsque celles-ci sont encore jeunes.
Installez des barrières infranchissables autour du potager (paillage, cendre, sciure de bois…) et plantez des végétaux répulsifs (ail, fenouil, cerfeuil, civette, oignon…) pour vous en débarrasser. Découvrez vite nos conseils pour se débarrasser naturellement des escargots.
Les pucerons
Les pucerons sont des insectes piqueurs qui attirent les fourmis et affaiblissent la plante alors plus sensible aux maladies. Ils s’installent sur le revers des feuilles et sur les tiges, et provoquent l’enroulement des feuilles.
Pour en débarrasser vos melons, pulvérisez une solution à base de savon noir sur la plante, ou utilisez un répulsif (purin de fougère, lavande, tanaisie).
Les thrips
Les thrips sont de minuscules insectes piqueurs dont on repère la présence aux marbrures argentées qu’ils provoquent sur les feuilles du melon. On peut également constater ici une déformation et un dessèchement de ses fleurs et de ses jeunes pousses.
- Pour les éviter, offrez à votre potager des plantations diversifiées et procédez à des semis précoces.
- Pour les faire fuir, arrosez vos melons par aspersion.
- En lutte biologique, vous pouvez aussi utiliser des plaques engluées bleues.
Conclusion
En résumé, pour réussir la plantation du melon, il suffit :
- d’opter pour des variétés adaptées à votre région ;
- de les installer à emplacement très ensoleillé et bien abrité ;
- de leur offrir un sol riche et bien drainé ;
- d’effectuer la plantation lorsque les températures sont suffisamment élevées le jour et la nuit ;
- d’éviter la proximité du concombre ;
- de procéder à des arrosages réguliers ;
- d’isoler les melons du sol et de pailler ce dernier ;
- de pincer les tiges pour stimuler la ramification et favoriser la fructification ;
- d’utiliser des remèdes naturels pour protéger la plante des maladies.
Rédactrice depuis plus de 10 ans, on me définit comme éco-sensible, un peu geek, littéraire, amatrice d’Art et amoureuse du « beau ». Passionnée de botanique, je cultive mon jardin en permaculture et tends vers un mode de vie zéro déchet en accord avec mes convictions écologiques.